Le mouvement engagé dans la lutte contre les dangers du tabagisme n'a pas réussi à réduire la consommation de la cigarette et du cigare. Et voilà qu'une nouvelle mode s'installe insidieusement dans les habitudes des fumeurs algériens, et parfois même de ceux qui n'ont jamais goûté au tabac dans du papier à rouler : la chicha, plus connue dans les pays du Moyen-Orient sous le nom du narguilé. Dans les grandes villes, et davantage dans les wilayas de l'intérieur du pays telles qu'Oum El-Bouaghi, la prolifération de restaurants et de cafés maures, qui proposent la chicha, est déconcertante. Croyant à tort que fumer le narguilé est de moindre risque que les cigarettes, les jeunes usent et abusent de la chicha pour tuer le temps passé à ne rien faire dans des localités où les loisirs manquent cruellement. Pourtant, il est établi au plan scientifique qu'une cinquantaine de bouffées de chicha, sur une durée moyenne d'une heure, équivalent à deux paquets de cigarettes. C'est énorme. L'impact de cette forme de tabagisme sur la santé ne peut qu'être désastreux (facteur déclencheur des cancers du poumon et de la gorge).