En concédant, dimanche soir, un nul devant la modeste équipe du Zimbabwe, l'équipe nationale est désormais hors course pour la CAN 2006, après avoir échoué à se qualifier pour le Mondial. Ce match nul entre l'Algérie et le Zimbabwe, dans une rencontre tout juste moyenne, dimanche au stade Zabana à moitié plein, s'il remet sérieusement les Zimbabwéens en selle dans la course au Mondial 2006, surtout après l'autre nul entre le Nigeria et l'Angola, il enterre certainement les dernières chances des Algériens de disputer la CAN 2006. En effet, avec cinq points de retard sur le dernier des qualifiés à la Coupe d'Afrique des nations, alors qu'il ne reste que six points en jeu, il est difficile de croire que les Verts seront capables d'un renversement de situation absolument phénoménal, lors de ces deux rencontres restant face au Nigeria, à Oran, et le Gabon chez lui. Les carottes sont donc cuites et, pour la première fois depuis 1980, l'Algérie est éliminée sur le terrain des éliminatoires de la CAN. C'est dire que si, auparavant, la face était quelque peu sauvée avec une participation aux joutes du gotha de ce continent, désormais, le football algérien touche le fond. Pourtant, par cette belle soirée d'été, dans un stade Zabana, certes, pas archi-comble mais suffisamment bruyant et bouillonnant pour porter aux nues les siens, les choses se présentaient plutôt bien pour nos gars face à une formation zimbabwéenne très fébrile en défense. Deux minutes ne s'étaient pas encore écoulées que l'attaquant Yacef incarna déjà la grande motivation des Verts de gagner ce match, mais sa tentative sera annihilée par le gardien adverse. D'autres incursions de Ziani, Yacef et Boutabout viendront étayer le bon début du match des Algériens qui, cependant, faillirent se faire surprendre à la 4' suite à une tentative de ce diable de Benjani. Néanmoins, la pression des Algériens finira par porter ses fruits, à la 17', consécutivement à un coup franc magistralement transformé par le lutin Achiou. Ce dernier déposera le ballon sur la tête de l'omniprésent Antar Yahia, embusqué au milieu de la défense jaune, qui ne se fera pas prier pour ouvrir le score. On les sentait déjà suffisamment déstabilisés dans l'axe de la défense, ces visiteurs, d'autant que les Verts ont eu le mérite de ne pas lâcher prise. Quelques minutes plus tard, Boutabout et Ziani rateront deux occasions de mettre leurs adversaires à genoux. Au moment fort de la domination algérienne, une lamentable erreur défensive allait coûter cher, 34' parti seul sur le flanc droit de la défense algérienne, Shingira parvient aisément à semer Antar Yahia et se diriger, dans une course de plus de 20 mètres, vers les bois de Mezaïr, avant de battre son vis-à-vis facilement. Shingira n'a été aucunement inquiété dans sa longue chevauchée, alors qu'avec une meilleure intelligence en matière de placement en défense, l'attaquant devait normalement se heurter à une couverture efficace. Bref, cette égalisation zimbabwéenne allait quelque peu freiner les Verts dans leur élan, et il leur a fallu quelques instants pour réagir. Achiou (40') et surtout Boutabout (45') auraient pu redonner l'avantage aux Algériens avec une meilleure application dans le dernier geste. De retour de la pause, le staff technique effectua un changement tactique assez curieux, qui consistait à faire jouer sans avant-centre alors que l'équipe était à la peine. Cette tâche sera confiée au remplaçant Daoud Sofiane. Ce dernier aura, cependant, le sacré culot de mener en bateau, à la 48', toute la défense adverse, dont on disait d'emblée qu'elle était fébrile, avant de placer un tir malin hors de portée du gardien zimbabwéen. C'est ainsi que, eu égard à leur grande détermination et leur énorme débauche d'énergie, les Algériens reprirent logiquement l'avantage. L'on pensait dès lors que les Verts avaient la victoire en main. Yacef et Achiou, avec une grande mobilité dans les ailes, maintenaient la pression, et Daoud était à deux doigts de tuer le match, suite à un joli travail justement de ce diable de Yacef (76'). Cependant, dans les derniers instants du match, les Algériens allaient commettre la bêtise de reculer d'un cran d'autant que les sorties de Yacef et Achiou vidèrent l'attaque algérienne de son jus. La défense accusa le coup avant d'abdiquer sous la pression, suite à un tir puissant de Ndlovu qui réussira à battre Mezaïr des 25 mètres sans qu'une résistance ne lui soit opposée. Un silence glacial régnera dans le stade avant que la casse ne reprenne le dessus pour exprimer le courroux des supporters. Encore une fois, les Verts courbent l'échine. Cette fois-ci, c'est sans doute fatal ! S. B.