Battue à la régulière en Angola, distancée de cinq points par un ambitieux Zimbabwe qu'elle a l'avantage d'accueillir, l'équipe nationale jouera ce soir sur la verdoyante pelouse du stade Ahmed-Zabana une partie de son avenir dans ces éliminatoires jumelées d'où elle espère bien s'en tirer. Cela ne s'annonce pas aisé, mais comme n'a cessé de le répéter Ali Fergani : “Tout n'est pas perdu et tout reste donc possible.” Plus de calcul, plus que la “gagne”. À commencer par la décisive joute de cette chaude soirée dominicale face à un Zimbabwe qui nourrit ouvertement et sans complexe aucun le fol espoir de briguer la première loge donnant accès à une présence parmi le ghota mondial sur les terres de la “mannschaft allemande” l'année prochaine. Pour ne pas voir le rêve de tout le peuple algérien de prendre part à la CAN égyptienne s'envoler, il faudra absolument briser celui du Zimbabwe. Par une victoire aussi courte soit-elle. Une victoire qui, même si elle venait à stopper l'élan des Warriors, ne constituerait, en fait, qu'un brin d'espoir pour les Verts. Mais de l'espoir quand même, et c'est ce que tente de véhiculer comme message le sélectionneur national à ses joueurs depuis leur arrivée à Oran mardi dernier. Des joueurs que Fergani voudrait “guerriers” pour relancer une EN beaucoup plus proche de la porte de sortie que de la ligne d'arrivée. “Même si on n'a pas été gâtés par le sort, que ce soit au niveau des blessures ou au niveau du jeu, on y croit encore. Et on y croira jusqu'à la dernière seconde, car je le dis et le répète, nous avons encore des chances d'espérer”, clamait, tout au long de la semaine qui vient de s'écouler le responsable technique des Verts, conscient que son avenir à la tête de l'EN est tributaire du salut de cette dernière. Appelant à une mobilisation générale et à une présence massive du public oranais, Fergani compte, en fait, beaucoup plus sur une révolte de ses joueurs pour se relancer dans la course à la qualification. Une révolte aussi bien au niveau du mental qu'à celui du jeu. De l'efficacité devant le but, essentiellement, dépendra le sort des Verts ce soir. “Le coach à longuement insisté sur ce point. Il nous a montré comment faire pour essayer de résoudre ce problème. Maintenant à nous de donner le meilleur de nous-mêmes et essayer de tout faire pour gagner ce match, ne serait-ce que pour ne pas avoir de regrets”, souligne le dernier buteur de la sélection algérienne, le néo-Sedanais Mansour Boutabout. Côté défensif, la très probable absence du nouveau venu Ahmed Reda Madouni, à cause d'une cheville capricieuse, vient s'ajouter aux suspensions de Brahami et de Bougherra et à la blessure de Raho ne semblent pas pour autant ébranler la sérénité du “groupe Algérie”. “Certes, la défense sera remaniée à 80% et composée d'éléments nouveaux, mais attention, nouvelle défense ne veut pas dire mauvaise”, a tenu d'ailleurs, à avertir, lors de son dernier point de presse Ali Fergani, comme pour annoncer un inédit quatuor défensif composé de Hamdou-Diss-Yahia-Belhadj derrière lequel Mezaïr semble tout indiqué pour être dans les bois. “Je pense qu'on a une revanche à prendre. Déjà au match aller, nous avons fait match nul après les avoir bien maîtrisés. C'est vrai que cette fois-ci les Zimbabwéens ont un apport offensif de qualité en la personne de Benjani mais si on est costauds défensivement et si on arrive à garder le ballon au milieu du terrain tout en se montrant réalistes devant, tout se passera bien Inch Allah. On y croit fermement sinon on ne serait pas ici à Oran, on serait en vacances !” estime très justement Karim Ziani, illustrant l'état d'esprit du groupe sur lequel reposeront, ce soir, les espoirs de toute l'Algérie du football. A. KARIM