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Le Cnapest, le CLA et le SNTE dénoncent une atteinte à la liberté et au droit du travail Les grévistes de la faim évacués de force par les forces de l'ordre
Le Cnapest, le Cla et le Snte ont dénoncé hier l'utilisation de la force publique pour l'évacuation des grévistes de la faim alors qu'une action de médiation était déjà engagée par trois syndicats pour mettre fin pacifiquement au conflit. Dans une déclaration faite à Liberté, Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest, se dit surpris et consterné à la fois par cette décision au moment même où une action de médiation a été entreprise avec le gouvernement. "Nous avons raté une grande occasion de régler le problème sans recourir à la violence contre des enseignants qui ont démontré durant plusieurs semaines qu'ils sont pacifiques", dit-il en précisant qu'une telle action met à mal la stabilité dans le secteur. Interrogé sur la position du syndicat à la suite de l'évacuation musclée des contractuels grévistes, M. Boudiba souligne que le Cnapest est en train de suivre la situation en concertation avec les autres syndicats pour les démarches à entreprendre dans les jours à venir. Sur le devenir de la lettre de médiation déposée au niveau du gouvernement, M. Boudiba regrette que "le gouvernement, qui a actionné cette décision d'évacuation, ait fermé la porte au dialogue et à l'arbitrage, alors qu'on fondait un grand espoir sur le Premier ministre après ses déclarations faites à Constantine". "De telles décisions renforcent le désespoir et nourrissent l'instabilité dans le secteur, et ceux qui croient que le problème est fini, il n'en est rien, car nous maintenons notre soutien aux contractuels." Pour sa part, le porte-parole du CLA, Idir Achour, affirme que la "lutte pacifique des contractuels pour arracher leurs droits continue et cette décision du gouvernement d'user de la force pour briser un mouvement pacifique ne fait que renforcer la détermination des enseignants grévistes". M. Idir accuse le gouvernement d'avoir "usé de la violence doublement, en violant d'abord les dispositions prévues par la loi 90/02 définissant la prévention et le règlement des conflits de travail qui prévoient la médiation et l'arbitrage et d'avoir interpellé et violenté des grévistes pacifiques déjà malades et fatigués dans leur sommeil profond. C'est une grave atteinte à la liberté et au droit du travail". Le porte-parole du CLA ajoute que "de tels comportements ne font qu'encourager les enseignants à consolider leur action en les mobilisant davantage pour arracher leurs droits légitimes". Pour rappel, les enseignants contractuels en grève de la faim depuis plusieurs jours à Boudouaou ont été évacués de force par les forces de l'ordre hier aux environs de 3h du matin. Les grévistes endormis ont été surpris par la présence des dizaines de policiers venus les déloger de leur campement de fortune mis en place le 4 avril après qu'on leur a interdit de poursuivre leur longue marche entamée le 27 mars depuis Béjaïa. Selon de nombreux responsables du mouvement contactés hier, plus de cinq blessés ont été enregistrés parmi les enseignants qui ont tenté de sauter des bus dans lesquels ils ont été engouffrés. Deux d'entre eux ont été évacués vers l'hôpital de Birtouta. Par ailleurs, nous avons appris que plusieurs actions de protestation en signe de solidarité avec les grévistes ont été menées, notamment à Bordj Bou-Arréridj et Béjaïa. Cette décision de mettre fin à l'action des enseignants contractuels était prévisible. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui avait averti les enseignants protestataires, il y a quelques jours, que l'Etat allait devoir recourir à la force publique s'ils ne se dispersaient pas et persistaient à occuper la rue. De son côté, la ministre de l'Education a invité les enseignants à s'inscrire au concours du 30 avril leur promettant de prendre en compte l'expérience professionnelle dans l'évaluation finale. Mme Nouria Benghabrit a bénéficié également du soutien de plusieurs membres du gouvernement et du Premier ministre qui a affirmé, depuis Constantine, que "la loi exige de passer par un concours de recrutement obéissant à la nécessité d'assurer l'égalité des chances pour tous", tout en appelant les enseignants à la sagesse. M. T.