Les enseignants contractuels ont interrompu leur grève de la faim, décrétée le 4 avril, en attendant les résultats d'une médiation qui désamorcerait la crise qui perdure. Ainsi, cette grève est suspendue jusqu'à «nouvel ordre», selon les syndicats médiateurs (CLA, SNTE et Cnapeste) entre les protestataires et le gouvernement. «Nous avons décidé, aujourd'hui, (hier ndlr) de suspendre notre grève suite à la demande des syndicats qui nous représentent auprès du gouvernement», a fait savoir le porte-parole des grévistes, Bachir Saïdi, joint hier. Des propos appuyés par Idir Achour, secrétaire général du CLA, qui dit être «content de pouvoir convaincre les représentants des contractuels à suspendre leur grève de la faim qui a duré deux semaines». Ce geste prouve d'après le responsable syndical, la disponibilité des protestataires à dialoguer avec le gouvernement. «Maintenant, il s'avère nécessaire de trouver une solution qui arrange tous le monde au lieu de pousser au pourrissement», affirme le SG du syndicat, qui a fait savoir qu'une demande d'acceptation de la médiation a été déposée hier au bureau du Premier ministre. «Nous avons plusieurs formules qui permettront l'assainissement de la situation des contractuels», a précisé notre interlocuteur qui a préféré ne pas aller dans les détails. Pour sa part, le chargé d'organisation, au sein du SNTE, Kouider Yahiaoui, a mis en exergue l'importance de parvenir à une solution «gagnant-gagnant» pour mettre fin au problème de ces enseignants qui campent toujours à Boudouaou. Néanmoins, et dans le cas contraire, la reprise du mouvement de la grève et la radicalisation restent une éventualité, selon le syndicaliste. «Cela, dans le cas où l'initiative de médiation n'aboutisse pas», soutient-il. Revenant sur les dernières déclarations du Premier ministre, et à travers lesquelles il a affirmé la possibilité d'intégrer cette catégorie d'enseignant, M. Achour n'a pas hésité à dire : «Cette décision hâtive explique sa (Premier ministre) méconnaissance du dossier des contractuels. C'est dans ce sens qu'il a appelé à revoir sa décision. J'espère qu'il reviendra sur cette décision non attendue par les contestataires», a déclaré notre interlocuteur qui n'a pas écarté l'option d'arbitrage dans le cas inverse. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a appelé avant-hier depuis Constantine les enseignants contestataires à «faire prévaloir la sagesse», en les appelant à respecter la loi qui exige de passer par un concours de recrutement pour leur titularisation. Il réitérera dans le même sens, la volonté du gouvernement à «donner la priorité à ces enseignants».