Dans son récit, le moudjahid, natif d'Ighil Imoula (Kabylie), retrace son parcours, son combat et sa résistance durant la période coloniale, particulièrement durant les années 1940. Mémoires d'un militant de l'OS est le titre du livre de Ramdane Asselah, paru récemment aux éditions Gaïa, en Algérie. Dans son récit, le moudjahid, natif d'Ighil Imoula (Kabylie), retrace son parcours, son combat et sa résistance durant la période coloniale, particulièrement durant les années 1940. L'ancien responsable à l'Organisation secrète, âgé aujourd'hui de 86 ans, n'a pas perdu de sa verve. Sur les 260 pages, Ramdane Asselah revisite les personnes et les lieux, dans son village natal, se rappelle l'adolescence "frustrée et tourmenté" et les "aventures" vécues à Alger, à la fin 1940, qui se terminent par son entrée "précoce" dans le monde du travail, à Ighil Imoula, à la poste de Draâ El-Mizan et à la poste de Boghni. "En Kabylie, la 2e Guerre mondiale avait créé une grande misère parmi la population indigène, déjà appauvrie dans le passé, après la confiscation de ses meilleures terres par les colons", écrit-il. L'auteur raconte ensuite son "éveil" au nationalisme et son engagement militant, à travers son implication dans les activités du PPA et du mouvement des "Amis du manifeste et de la liberté" (AML), avant de vivre le drame de Mai 1945, à l'âge de 19 ans. Ramdane Asselah confie qu'en ce mois de mai 1945, les Européens craignaient que la région de Kabylie s'enflamme à son tour, en rappelant l'ordre de soulèvement de la Kabylie, puis le contre-ordre et son escapade forcée, avant la reprise de ses activités militantes et professionnelles. C'est ainsi qu'à la fin 1947, il intègre l'OS, créée par le PPA : entre le dernier trimestre 1947 et avril 1950, il y occupera le poste de responsable. Concernant la crise dite "berbériste" qui a failli ébranler l'OS, l'auteur rappelle que les responsables de l'époque se sont arrangés pour minimiser la gravité des faits, en avançant un argument irréfutable : la nécessité de sauvegarder l'unité de l'organisation et de la nation. Même si Ramdane Asselah a vécu la crise "de loin", par discipline au sein de l'OS, il n'écarte pas cependant l'idée de la lutte au pouvoir, en 1949, et d'un complot qui a servi notamment Ahmed Ben Bella. Au cours de l'année suivante, l'OS est démantelée par les services de sécurité français, suite à des fuites, déchaînant une vague d'arrestations, en mars et avril 1950, qui n'a pas épargné l'auteur, lequel sera incarcéré à la prison de Blida. Fin 1951, la justice colonialiste va se décider à faire juger les 122 membres de l'OS. Dans ses mémoires, le moudjahid revient plus loin sur la "scission" au sein du MTLD, puis sur la cassure consommée entre les deux tendances du parti, avant d'aborder l'avènement du 1er Novembre 1954. Un soulèvement provoqué dans le but, selon lui, "de lancer une dynamique qui finirait par entraîner dans la bataille les hésitants et une base militante non concernée par les disputes des chefs". Le récit autobiographique de M. Asselah, outre l'évocation des différentes étapes de la vie de ce dernier et celle d'importants fragments de l'histoire coloniale de l'Algérie, transmet le message suivant : "Avec de la volonté, de la ténacité et de la persévérance, on peut se construire une vie décente, sans perdre son âme." H. Ameyar Mémoires d'un militant de l'OS, de Ramdane Asselah, Editions Gaïa, 260 pages, 2016