Redécouvrez les épisodes de la préparation du 1er Novembre 1945 à travers l'OS (Organisation spéciale) dans le livre d'un de ses fervents militants Ramdane Asselah qui le raconte dans Mémoire d'un militant de l'OS paru aux éditions Gaia. - Mémoires d'un militant de l'OS est un livre qui revient sur des épisodes importants de votre parcours. Un besoin de témoigner ? Oui, c'est un livre autobiographique qui retrace des épisodes précis de ma vie. J'ai été à la fois acteur et témoin de beaucoup d'événements, je me devais de laisser un récit détaillé pour l'histoire. Je l'ai écrit sans aucune prétention et dans le souci de vouloir communiquer aux futures générations un témoignage sincère de ce qu'on a vécu durant la guerre de Libération. J'ai appartenu au mouvement national durant vingt ans et surtout l'OS, j'avais envie d'expliquer de quoi se composait l'organisation, ce qu'elle faisait sur le terrain et réaffirmer ses engagements nationalistes. Il faut avouer que son histoire est peu connue, pour ne pas dire méconnue. - Que voulez-vous dire ? Je crois qu'il est important que l'on sache que sans l'OS il n'y aurait pas eu de 1er Novembre 1954. La guerre de Libération a duré sept ans, mais sa préparation a duré tout autant ! . - Quand avez-vous intégré l'OS et pourquoi ? J'ai rejoint l'Organisation spéciale en 1947 où j'y ai dirigé la section transmission jusqu'à mon arrestation puis mon internement à la prison de Blida en avril 1954. Il faut avouer que dès 18 ans j'ai commencé à travailler comme consultant à la poste de Boghni, en 1943 j'adhérais déjà au PPA, dans lequel j'étais à la tête d'une cellule qui activait malgré que les autorités françaises avaient dissous le parti. En 1945, j'ai fui la Kabylie pour Alger, commence alors un autre chapitre de ma vie, difficile mais nécessaire. Après intégration à l'OS, l'organisation a été démantelée, j'ai été arrêté et incarcéré à la prison de Blida. - Pensez-vous que l'histoire de l'OS a été occultée depuis l'indépendance ? Tout à fait. Mes mémoires sont justement le fruit de cette réflexion sur l'importance de réhabiliter l'histoire en racontant exactement ce qu'a été l'OS. Malheureusement, et depuis très longtemps, peu de personnes ont parlé de l'OS dans le rappel de l'histoire. Dans les années 1970, le journal Algérie Actualité avait consacré tout un article à l'Organisation spéciale, mais à l'époque, ce numéro a été retiré de la vente, c'est dire qu'il y avait des gens qui ne voulaient pas que l'on rappelle cette partie de notre histoire ! Après la boucherie de 1945, la lutte directe était envisagée, les militants du mouvement national le réclamaient, la préparation était en route et décidée. Il faut souligner que les militants de l'OS sont de véritables patriotes et nationalistes pour qui la liberté n'avait pas de prix, surtout quand il fallait faire face à la répression des forces coloniales. - A votre avis que reste-t-il de ce nationalisme aujourd'hui ? Le nationalisme renforce l'amour du pays et fait en sorte que l'on se batte toujours pour développer toutes ses potentialités. Hélas, les idéaux pour lesquels nous avons lutté ne sont plus les mêmes... le nationalisme renforce également l'idée de lutte continuelle. Nous devons toujours continuer à lutter pour une indépendance économique qui contribuerait à décongestionner les rouages politiques et sociales.