Paru aux éditions Gaïa, Mémoires d'un militant de l'OS est l'ouvrage autobiographique d'un homme qui a voué sa vie au service de la lutte contre le colonialisme pour l'indépendance de l'Algérie. Ce livre de 258 pages est un ouvrage de témoignage et d'histoire d'une époque qui s'étend de 1930 jusqu'à la fin des années 1990. Ramdane Asselah raconte à travers ce livre non seulement son parcours mais aussi une part de l'histoire de l'Algérie. «C'est un livre qui raconte l'histoire de ma propre vie et à travers elle, un pan de l'histoire de notre pays qui n'est pas enseigné dans les écoles», nous dira Ramdane Asselah lors de la vente dédicace de son ouvrage à la librairie du tiers-monde à Alger. L'auteur évoque les conditions de vie des algériens sous l'occupation française, opprimés exploités et méprisés. «Ceux qu'on appelait les indigènes vivaient dans une misère atroce. Ils étaient exclus de tous les droits et traités comme des esclaves. En réaction à toutes les injustices, les algériens ont commençé à s'organiser et à lutter contre l'occupant. D'abord en France au sein de l'étoile nord-africaine, créée en 1926, puis dans le PPA (Parti du peuple algérien) à partir de 1937», raconte Ramdane Asselah. «J'ai adhéré moi-même au PPA dès 1943/1944, à l'âge de 18 ans alors que je travaillais comme consultant à la poste de Boghni en Kabylie. J'étais à la tête d'une cellule du parti composée de cinq éléments. Nous activions clandestinement puisque le parti était dissous par les autorités françaises. Suite aux événements de 1945, j'ai dû m'enfuir de Kabylie pour échapper aux gendarmes. Je me suis installé à Alger chez des parents et j'ai continué à militer au sein du PPA. Je fus intégré à l'OS (Organisation spéciale) dès sa création fin 1947. J'y ai dirigé la section transmission jusqu'à mon arrestation puis mon internement à la prison de Blida en avril 1954», poursuit ce militant qui ne manque pas de souligner que c'est dans l'OS, «qu'ont été formés les militants qui ont déclenché la lutte armée du 1er novembre 1954». La torture Le combat qu'il a mené et qu'il a vécu se ressent fortement chez ce nonagénaire. Il nous racontera comment l'OS se préparait dans un total secret. comment les militants qui y activaient étaient choisis, voire triés au peigne fin. On leur faisait passer des tests avant d'entrer à l'OS. « On m'a préparé puis convoqué dans l'appartement d'un dirigeant du PPA. Après avoir passé un entretien, on a posé un revolver sur la table et on m'a dit de m'en servir contre un officier français qui avait l'habitude de passer par la montée de Gué de Constantine. C'est une voiture noire, et le colonel s'assoit à la droite du chauffeur. Etant sur place à l'heure fixe où le colonel passait, la nuit tombée, je devais faire vite et quitter les lieux. Au moment donné, la voiture est arrivée et j'ai tiré. Finalement, l'arme n'était pas chargée. surpris, j'ai demandé ce qui se passait et on m'a dit que j'étais bon pour la lutte armée», raconte Assellah. Le combat, le sacrifice, la mort pour la patrie, il s'y est préparé dès l'âge de 18 ans. «Comme tous les jeunes de l'époque, on subissait toutes les injustices des autorités françaises. Les algériens étaient exclus de tout, on avait droit à rien. Seules notre liberté et l'indépendance comptaient pour nous.» En réponse à la question sur ce qui l'avait le plus marqué durant son combat, il dira que la torture qu'il a subie à la villa Susini (Clos-Salembier, El Madania-Alger) en avril 1950 puis son internement à la prison de Blida, furent les événements qui l'on marqué à jamais. «C'est gravé dans ma mémoire», précise-t-il. La lecture de ce livre nous invite à plonger dans la mémoire d'un peuple qui a souffert d'un colonialisme ravageur, où la soif de liberté l'a mené à tous les sacrifices. Mémoires d'un militant de l'OS raconte le combat d'un militant de la première heure. Retraité des PTT d'Alger où il a occupé durant longtemps le poste de directeur central, Ramdane Asselah a pris deux ans pour concevoir cet ouvrage riche des histoires de sa propre vie mais aussi de celles de l'Algérie.