La réalisation de programmes de logements sur le budget total de l'Etat sera éliminée progressivement. Désormais, l'Etat compte se désengager progressivement du financement des logements sur ses propres fonds. La politique qu'envisagent de mettre en œuvre les pouvoirs publics vise, à terme, à recourir aux crédits bancaires au lieu de financer la réalisation des programmes sur le budget de l'Etat. Pour cela, le gouvernement a élaboré une stratégie de développement du crédit et a recentré l'intervention de l'Etat par des aménagements fiscaux et le réajustement de textes législatifs. C'est du moins ce qu'a annoncé le ministre délégué à la Réforme financière, M. Karim Djoudi, à l'ouverture du séminaire d'évaluation du projet d'assistance technique pour le développement du marché hypothécaire en Algérie. L'état d'avancement de ce projet prévu pour la période 2003-2005 a été examiné, hier, au cours de cette rencontre. Mené en collaboration avec la société canadienne d'hypothèque et de logement, ce projet se monte à 8,2 millions de dollars US, dont 5,5 millions sous forme de prêts de la Banque mondiale. Grâce à ce projet, un millier de banquiers, une centaine de magistrats et plusieurs autres catégories de personnels ont subi une formation. L'ambassadeur du Canada, présent à ce séminaire, a souligné l'importance des programmes d'assistance technique pour le développement du marché du crédit hypothécaire. Ce produit lancé depuis 1954 au Canada a permis à 66% de Canadiens de devenir propriétaires en 2000. L'ambassadeur du Canada a, en outre, mis l'accent sur la volonté de son pays de faire bénéficier l'Algérie de son expérience dans ce domaine. L'Algérie est, pour rappel, considérée comme le premier partenaire du Canada en Afrique et au Moyen-Orient. Il faut noter qu'à l'instar de nombreux pays, l'Algérie a entrepris des réformes dans les systèmes de financement du logement par, entre autres, la création de Sociétés de refinancement hypothécaire (SRH). Le P-DG de la SRH, M. Beltas, a indiqué également que la loi sur la “titrisation” des créances hypothécaires est d'ores et déjà “ficelée” au sein de cette société. Cette nouvelle formule financière, explique-t-on, présente l'avantage de procurer aux banques et autres établissements financiers de nouvelles sources de financement. Le programme du gouvernement, rappelle-t-on, prévoit la réalisation de un million de logements en cinq ans (d'ici à 2009) pour une enveloppe de quelque 555 milliards de dinars. B. K.