Plus de 11 600 000 cartes Chifa ont été distribuées à ce jour par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a annoncé, hier, à Oran, le directeur général de la Cnas, le Dr Djaoued Bourkaïb. "Quelque 38 millions d'Algériens, entre assurés et ayants droit, bénéficient des avantages de la carte Chifa", a-t-il ajouté. Ce qui porte le taux de la couverture sociale à 90% de l'ensemble de la population algérienne. Pour le responsable de la Cnas, ce taux peut être amélioré grâce à l'affiliation volontaire introduite par la loi de finances 2015 qui permet aux personnes qui ne travaillent pas (chômeurs, femmes au foyer) de bénéficier des avantages de la carte Chifa. Djaoued Bourkaïb, qui intervenait à l'occasion de la 4e Journée scientifique organisée par la Section ordinale régionale des pharmaciens d'Oran, a également indiqué qu'en 2015, la Sécurité sociale a remboursé un peu plus de 190 milliards de dinars, ce qui représente une augmentation nette de 6,4% par rapport à l'année 2014. L'essentiel de ces dépenses, soit environ 55% du volume total, a été consacré au médicament, un ratio qui n'est pas normal, considère le DG de la Cnas qui souligne que, dans d'autres pays, les assurances sociales dépensent 15% pour le médicament. Mais, ajoute-t-il, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale œuvre à rationaliser ces dépenses tout en améliorant l'accessibilité aux produits médicaux. "Ce n'est pas seulement pour garantir l'équilibre financier mais aussi pour pérenniser le système de Sécurité sociale." Selon les chiffres de la Sécurité sociale, 10 739 pharmacies sont conventionnées au niveau national, ainsi que 161 centres d'hémodialyse, 14 cliniques de chirurgie cardiaque et 261 entreprises de transport sanitaire. Le responsable est également revenu sur le projet de la nouvelle vignette avec code barre (annoncé en 2010 déjà par l'ancien ministre de tutelle, Tayeb Louh), qui permettra un meilleur contrôle des ventes de médicaments. La vignette sera dotée d'un nouveau code de traçabilité, appelé Datamatrix, grâce auquel une meilleure gestion des stocks sera possible, les pouvoirs publics pouvant, en cas de besoin, suivre l'itinéraire emprunté par chaque boîte de médicament depuis sa production jusqu'au malade. Le décret devrait être élaboré en juin prochain pour une mise en application qui pourrait intervenir en 2017. Djaoued Bourkaïb a aussi évoqué la mise en place dans les pharmacies d'officine, d'un système de consultation à distance des dossiers de remboursements des assurés sociaux. Le tout, a-t-il dit, pour éviter les abus de consommation de médicaments et pour lutter contre les fraudes et les contrefaçons. S. Ould Ali