Le secrétaire général du HCA, El-Hachemi Assad, est revenu, hier, sur la question du caractère de la transcription de tamazight et a répondu, par la même occasion, à ceux qui s'agitent pour imposer le caractère arabe. "Pour nous, l'heure est à la généralisation de la langue amazighe dans l'enseignement et dans la société. La question du caractère est, pour nous, tranchée depuis longtemps. Au HCA, on a fait le choix du latin et on travaille à l'aise avec le latin et de manière scientifique. Certains, à travers la manipulation de certains médias, veulent détourner le débat en parlant de la graphie, mais il s'agit d'un discours idéologique, on veut nous piéger, mais pour nous, c'est de la régression", a répondu El-Hachemi Assad à une question sur la levée de boucliers des islamistes sur cette question. "Nous, nous faisons un travail scientifique et nous n'allons pas tomber dans les discours idéologiques que chacun est libre de développer", a ajouté le SG du HCA qui intervenait lors d'une conférence de presse animée en marge du colloque international sur le thème "Belaïd Aït Ali : un auteur et une œuvre à (re)lire". El-Hachemi Assad a, toutefois, précisé que "la polygraphie sera tolérée jusqu'à ce que la question soit tranchée par l'académie de tamazight prévue dans la Constitution". Interrogé sur la manière avec laquelle tamazight a été introduite dans la nouvelle Constitution, qualifiée tantôt de "diversion", et tantôt de "piège", El-Hachemi Assad a expliqué que "ce qui intéresse le HCA est la traduction de cette officialisation par des actes". "Le reste ce sont des lectures et chacun peut faire sa lecture", a-t-il ajouté. Parmi ces actes qui seront concrétisés à court terme, M. Assad a dévoilé tout un plan de charge dans le cadre duquel il a cité l'introduction de tamazight dans l'enseignement dans 34 wilayas à la rentrée 2016-2017, en attendant sa généralisation vers les 48 wilayas du pays, l'inauguration en juin prochain du centre d'études, de recherche et de promotion de tamazight à l'université de Béjaïa, la généralisation de tamazight dans ses différentes variantes dans les stations radios sur tout le territoire national et la création sur fonds public d'un journal national dans cette langue, la révision du décret de 1981 portant établissement d'un lexique national des noms des villes, villages et autres lieux, l'actualisation de la liste des prénoms berbères, l'adoption d'un répertoire national relatif aux enseignes, frontons et hiérarchisation des voies publiques, la création d'un dictionnaire monolingue tamazight-tamazight et surtout la révision de la loi sur l'orientation de l'éducation nationale. "Une commission mixte, éducation-HCA, est déjà à pied d'œuvre et le caractère optionnel de l'enseignement de tamazight doit être revu", a déclaré le conférencier. S. L.