Le président de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis, a dénoncé hier le traitement infligé par les autorités au quotidien El Khabar avec le dépôt de plainte effectué par le ministère de la Communication contestant la transaction relative à la reprise du groupe de presse éponyme par Ness-Prod, une filiale de Cevital. Dans un message rendu public à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, l'ancien chef de gouvernement estime, sans ambages, que ce que le quotidien El Khabar est contraint de subir, aujourd'hui, "relève du déni de droit, de l'abus de pouvoir et de la répression de l'opinion contraire". Affirmant que, cette année encore, la Journée internationale de la liberté de la presse est célébrée dans notre pays "dans l'amertume, l'abattement et la frustration", M. Benflis considère que, dans cette affaire du Groupe El Khabar, "ce n'est assurément pas l'application de la loi qui est recherchée, car elle est le dernier souci d'un régime politique si prompt à lui faire subir tous les outrages dès lors que ses visées et ses intérêts particuliers le commandent". Adressant, à cette occasion, à l'ensemble de la grande famille des médias nationaux ses sincères félicitations, tout en lui exprimant sa solidarité et son soutien, le président de Talaie El-Houriyet estime que le Groupe El Khabar paye aujourd'hui le prix de son refus d'allégeance. "Le régime politique en place est oublieux des lois en vigueur dans le domaine de l'information écrite et audiovisuelle lorsqu'il s'agit de ses clientèles, de ses soutiens et de ses affidés. Mais il n'hésite ni se retient de fouler aux pieds ses propres lois, d'outrepasser ses prérogatives et de commettre un véritable abus de pouvoir dès lors qu'il s'agit de médias auxquels il accole le crime suprême à ses yeux, le crime de non-allégeance", déplore-t-il, à ce propos. M. Benflis souligne au sujet de ce nouvel épisode des pressions que ne cesse de subir la presse algérienne, que l'actualité apporte là "une autre démonstration parmi les plus éclatantes pour ceux qui cherchent encore des preuves de cette volonté hégémonique du régime politique en place". Pour lui, "il en sera malheureusement ainsi aussi longtemps que durera le régime totalitaire qui sévit dans notre pays et que sera différé l'avènement de l'Etat de droit". L'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse offre, par ailleurs, au président de Talaie El-Houriyet une opportunité pour évoquer la situation générale de la presse dans notre pays. "Une liberté en recul constant, une liberté refrénée et réprimée dès lors qu'elle contrevient aux intérêts exclusifs du régime politique en place et une liberté qui n'est tolérable ou acceptable à ce même régime politique que dans la stricte mesure où elle fait acte d'allégeance et reste dans les limites qu'il pose et circonscrit lui-même." Pour lui, "la liberté de la presse comme la prétendue ouverture du champ audiovisuel dans notre pays ne servent que de devanture à un régime politique de nature authentiquement totalitaire qui n'admet aucune contestation de ses diktats". H. S.