Le Mouloudia d'Alger vient de rater, de la plus ridicule des manières, son troisième déplacement pour ces 16es de finale de la ligue des champions arabe. Sur le terrain comme en dehors du stade, le Doyen n'a pas fait honneur à son nom. Le Mouloudia d'Alger s'est montré tout petit sur tous les plans par rapport à une jeune formation tunisienne du CS Sfax (moyenne d'âge des joueurs : 24 ans). Un club qui possède une avance énorme et très précieuse en matière de professionnalisme sur le MCA. Si en première période, les Mouloudéens ont su tenir bon à la pression de leur adversaire, la seconde était tout simplement humiliante pour notre représentant. Les Vert et Rouge ont complètement craqué après l'ouverture du score du CSS à la 59' par Gmamdia, suite à une grave faute de marquage commise par l'arrière-garde des Mouloudéens, méconnaissables devant une centaine de fidèles de club. Le match est devenu ensuite un festival pour les attaquants de Sfax qui se sont vraiment régalés, en ajoutant trois autres buts (Safi 74' et 82', Pap Malik 77'), sans fournir trop d'efforts. Derrière cette énième amère défaite, qui ne fait que nuire, encore une fois, à l'égard du plus populaire club algérien comme au football national, se cache de nombreuses défectuosités d'un club qui, malgré son prestige et son glorieux passé, n'en finit pas avec l'apprentissage. Jusqu'à quand ? En tout cas, le pire s'est produit à Sfax et le problème financier a fini par abdiquer dans ce match capital pour les Mouloudéens. D'aucuns pensent que l'histoire des chèques de garantie offerts et le fait que les joueurs n'aient pas encore perçu leur dû ont contribué au mauvais visage affiché par les mouloudéens. Des indiscrétions iront jusqu'à dire que certains joueurs n'ont, carrément, pas jouer le jeu à fond à cause de cet aspect financier. Chose grave, mais qui pourrait avoir une part de vérité, vu le rendement, affreux et inhabituel, de quelques éléments sur le terrain. Pour leur part, certains joueurs n'ont pas omis d'incomber la responsabilité de cette déshonorable défaite à la direction du club qui a manqué, donc, à ses engagements sur le plan financier. “Ils ont voulu ça”, dira, la tête baissée, un joueur mouloudéen sous le couvert de l'anonymat. Rabier prévient les dirigeants De retour à Alger jeudi, la formation mouloudéenne a effectué, hier, une séance de décrassage à la forêt de Bouchaoui dans une ambiance très tendue. L'entraîneur, Jean-Paul Rabier, après la défaite, a prévenu les dirigeants du club quant à d'autres répercussions plus sévères encore que pourrait engendrer le problème financier. Jean-Paul Rabier serait, selon des indiscrétions, prêt à partir au cas où la direction du club ne trouve pas une solution rapide à ce problème. La presse prise à partie même en Tunisie Face à l'accueil hospitalier réservé aux journalistes algériens par les responsables tunisiens, notamment ceux du CS Sfax, les journalistes algériens ont été vulgairement pourchassés à la fin du match par des pseudos dirigeants mouloudéens. Ces derniers, qui ont interdit toute déclaration aux joueurs, ont carrément tenté d'empêcher les journalistes d'entrer aux vestiaires. Heureusement pour nous, on était en Tunisie. M. B.