Un comité anti-tabac regroupant des psychologues, des pneumo-phtisiologues, des oncologues, des psychologues et des médecins du travail a été installé, hier, à l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran, avons-nous appris, hier, auprès du Pr Salah Lellou, président de ce comité, président du Conseil scientifique de l'EHU et chef de service des maladies pulmonaires de cette institution hospitalière. L'objectif de ce comité est d'organiser des sessions de sensibilisation au profit de la population accoutumée au tabac. Une manière de provoquer un déclic chez les lycéens, qui sont particulièrement exposés aux dangers du tabagisme. Dans ce contexte, de nombreux lycéens ont assisté à des séances de sensibilisation prodiguées par des spécialistes sur les pathologies générées par l'addiction au tabac. Le Pr Lellou rappelle à ce propos la forte teneur des cigarettes en produits toxiques, soit 4 000 composants et plus de 700 additifs pour masquer les effets néfastes de la cigarette. Il indiquera à ce sujet que 45 personnes qui fument décèdent chaque jour en Algérie, avec une moyenne de 15 000 morts par an. "Le cancer bronchique touche plus de 90% de personnes soumises à l'accoutumance du tabac dont 40% sont atteintes du cancer", a affirmé le Pr Lellou. Avec une espérance de vie de moins de 7 ans, le fumeur reste dominé par l'addiction de la nicotine et du goudron pendant au moins 30 ans. "À ce stade, le fumeur nous arrive dans des conditions lamentables compte tenu de la détérioration de son état de santé", ajoutant que la "cigarette électronique est un leurre tout autant que la chicha qui sont responsables du cancer bronchique au même titre que le tabac à fumer". De quoi provoquer un sentiment de rejet chez les lycéens présents à cette journée anti-tabac. Plus de 35 000 nouveaux cancers, dont 35% sont liés au tabac, sont enregistrés chaque année en Algérie, dont 10 000 cancers du poumon, des maladies vasculaires, cardiaques, digestives et urinaires. Le Pr Lellou joint l'acte à la parole en invitant les jeunes lycéens à prendre connaissance des méfaits du tabac en rendant visite aux patients hospitalisés dans le service des maladies pulmonaires. C'est une thérapie de choc consistant à concevoir un effet catalyseur chez les jeunes lycéens qui s'adonnent à l'usage du tabac, affirme-t-on. Cette prise de conscience devra déboucher sur plusieurs rencontres échelonnées sur toute l'année. "Nous devons quitter les sentiers battus et ne pas nous complaire dans une attitude ponctuelle en célébrant chaque année la journée internationale et nationale de la lutte contre le tabagisme", assure-t-on. Une idée qui a déjà été mise en pratique par l'EHU au profit de ses travailleurs avec comme toile de fond un leitmotiv significatif : "EHU, un hôpital sans tabac." K. REGUIEG-ISSAAD