Avec ce nouveau pas, l'application de cette loi devient irrévocable. Le texte de loi sur les hydrocarbures sera publié dès la semaine prochaine dans le Journal Officiel. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, hier, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Avec ce nouveau pas, qui est aussi le dernier, l'application de cette loi devient irrévocable. Et cela, en dépit des oppositions qu'elle continue de susciter de part et d'autre. Pour rappel, le projet de loi sur les hydrocarbures a été adopté le 20 mars dernier par l'Assemblée populaire nationale (APN), à une large majorité. Des produits énergétiques tels le gaz, l'électricité et carburants ont déjà connu des hausses à la faveur de cette loi. Pour ses défenseurs, cette loi générera, en l'espace d'une dizaine d'années, un montant d'investissement estimé à 50 milliards de dollars. Cependant, des voix, telle celle du Parti des travailleurs l'ont aussitôt pointé du doigt.«C'est une loi américaine élaborée par le bureau d'études Roberts et ceci est vérifiable sur Internet. Ceci n'est ni plus ni moins qu'une dénationalisation de nos principales richesses. C'est la souveraineté de notre pays qui est mise en cause», a déclaré la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune. D'autre part, les prix de l'électricité ont déjà connu, au mois de juin dernier, une hausse de 5%. Le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué, en ce sens, que la grille tarifaire appliquée sur cette énergie va connaître d'autres augmentations. «Désormais, ce n'est plus à l'Etat de subventionner les déficits des entreprises publiques. C'est à elles seules de les assumer. Et si les Algériens veulent avoir de l' électricité 24h sur 24, ils n'ont qu'à payer les frais du transport et de la production que coûte cette énergie.» «Cependant, c'est à la commission de régulation de fixer les tarifs à chaque augmentation en prenant en considération les attentes aussi bien du consommateur que du producteur.». A propos des coupures d'électricité qui ont eu lieu avant-hier sur l'axe reliant Khemis Miliana à Maghnia, à l'ouest du pays, Chakib Khelil a déclaré que cela est dû à plusieurs facteurs. Il cite en premier lieu, l'incapacité de Sonelgaz de répondre à une forte demande qui dépasse de loin sa capacité de production. La surutilisation de l'électricité, a-t-il noté, est due à la forte demande en climatisation ressentie en cette vague de chaleur que traverse le pays. «Ce problème, on n'en viendra à bout qu'après la fin des travaux de la ligne est-ouest. La capacité de transport augmentera ainsi de 220 à 400 kw», a précisé M.Khelil. Dans le même chapitre, la Société algérienne de l'electricité et de gaz (Sonelgaz) a déclaré, dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, que «le Centre national de conduite du réseau électrique de Sonelgaz a enregistré, avant-hier, un nouveau record d'appel de puissance depuis le début de la saison estivale». Ainsi, selon ledit communiqué, la puissance maximale appelée (PMA), qui correspond à la plus forte demande en énergie électrique, a atteint 5240 mw à 21h15mn. «A la même période, en juillet 2004, la PMA était de 4525 mw, ce qui donne un taux d'évolution de la demande de 15,80%. La PMA enregistrée avant-hier est également en évolution de 8,24% par rapport à la puissance maximale appelée de l'été dernier», lit-on dans le communiqué transmis par Sonelgaz. Au sujet des rumeurs qui circulent autour de la stabilisation ou la chute des prix du pétrole, Chakib Khelil, tout en déclarant son incapacité de prévoir l'avenir, a conseillé de ne pas trop se fier aux spéculations des experts. Il cite à cet effet, le prix du baril en 1980 qui était alors de 70 dollars avant de chuter à 7 dollars en 1986. Le même cas s'est reproduit en 1990 où le prix du baril de pétrole avait atteint les 40 dollars avant qu'il ne dégringole pour atteindre les 10 dollars en 1995. « Ces estimations ont fait que l'Algérie a programmé des projets qui n'ont jamais vu le jour.». Le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué, en sus, que la forte croissance que connaissent les grandes puissances industrielles mondiales, tels le Japon, les USA et la Chine, ont poussé les pays producteurs de pétrole à passer à la vitesse optimale de leur production. C'est pour cette raison que l'Opep n'a pas opté pour la politique des quotas. Dans cette optique, Chakib Khelil a indiqué qu'à l'horizon 2010, l'Algérie atteindra le seuil de 2 millions de barils par jour. Il a, par là même, déclaré que la recette pétrolière que notre pays générera à la fin de l'année en cours, est estimée à 40 milliards de dollars.