Le parti politique d'Ali Benflis a exprimé son mécontentement par rapport au développement que connaît l'affaire du groupe El Khabar, qui fait l'objet, aujourd'hui, d'une action en référé introduite par le ministère de la Communication. Dans un communiqué parvenu, hier, à la rédaction, Talaie El Houriyet "s'est indigné du harcèlement, de l'arbitraire et de l'abus de pouvoir" dont est victime El Khabar, en pointant un doigt accusateur en direction du "régime politique en place" qui, souligne-t-il, "persiste dans sa stratégie d'épuration médiatique pour crime de non-allégeance". Réuni jeudi en session mensuelle ordinaire, à Alger, sous la présidence d'Ali Benflis, le bureau politique (BP) a fait sienne la déclaration du chef du parti, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Dans un message adressé aux médias algériens, Ali Benflis avait, en effet, exprimé sa solidarité envers la corporation, non sans observer que la presse subit "l'adversité et une répression multiforme". Le numéro 1 de Talaie El Houriyet avait également témoigné du recul de la liberté d'expression, en Algérie. Dans leur communiqué du jeudi, les membres du BP ont, ainsi, fait part de leur "conviction" que le droit à l'information, en particulier le combat pour la liberté de la presse, est "partie intégrante de l'alternative démocratique visant à l'établissement d'un Etat de droit, respectueux des droits et des libertés de tous". D'ailleurs, ils se sont élevés contre "l'approche clientéliste et rentière" du pouvoir algérien, reprochant à celui-ci de recourir à la politique des "deux poids deux mesures". Une politique qui, dans le domaine médiatique, consiste à "récompenser indûment (...) ses seuls piliers, soutiens et relais privilégiés", et à sanctionner "tous les refus d'allégeance et de compromission". Le bureau politique a saisi cette occasion pour réitérer les "fermes positionnements" de Talaie El Houriyet, en rappelant que le parti demeure toujours aux côtés de tous ceux qui, au sein de la profession médiatique, mais aussi dans la société civile et parmi des forces politiques, "ont fait de la liberté de la presse et du droit à l'information une cause commune face aux agissements arbitraires et aux prétentions hégémoniques" du régime politique en place. La réunion de jeudi s'est également penchée sur d'autres questions d'actualité, dont celle des enseignants contractuels. Faisant écho à la lettre de soutien et de solidarité que Benflis a envoyée à la Coordination des enseignants contractuels, le BP a exprimé son soutien à cette catégorie de travailleurs, "dans leur revendication d'un dialogue sur la précarité de leur situation professionnelle et sociale". Le bureau politique s'est, en outre, indigné sur la façon dont ont été traités les enseignants contractuels, en exprimant sa totale désapprobation, quant à "la dispersion arbitraire et répressive" de leur rassemblement pacifique à Boudouaou. Il a, par ailleurs, réitéré son plein soutien à la cause amazighe, qualifiant cette dernière de "cause nationale indissociable de la consolidation de l'identité de la nation et de la construction démocratique de l'Etat national". Parmi les autres points examinés, le travail partisan. Dans ce cadre, il est fait mention de la rencontre du leader de Talaie El Houriyet avec les coordonateurs des 47 bureaux territoriaux provisoires et des 13 circonscriptions de la wilaya d'Alger, en avril dernier, ainsi que de la IIe réunion du comité central du parti qui a permis "l'analyse exhaustive des grands défis auxquels la nation a affaire face, du fait de l'impasse politique, de la faillite économique et des périls de la déstabilisation sociale". Pour le bureau politique, les résolutions adoptées formulent des "alternatives réelles et crédibles" s'inscrivant dans le projet global du parti, qui vise "la modernisation politique, la rénovation économique et la réforme sociale" dans le pays. Hafida Ameyar