L'emprunt national pour la croissance économique a connu "un très bon début". C'est, du moins, ce qu'a indiqué, hier, le ministre des Finances, lors d'une conférence organisée au siège de son département à Alger. Le ministre s'est, toutefois, gardé de communiquer le montant exact des fonds encaissés, jusqu'à maintenant, par les banques et les autres établissements financiers, dans le cadre de cet emprunt, en dépit de l'insistance des journalistes sur cette question. "Je ne vais pas le dire aujourd'hui", a-t-il répondu, se contentant d'affirmer que "des dizaines de milliards de dinars" avaient été collectés. Selon M. Benkhalfa, plusieurs entreprises allaient souscrire à cette opération mais attendaient l'aval de leur conseil d'administration. Il a également relevé que plus de 9 millions d'obligations étaient en cours d'impression. À la question de savoir si la communauté algérienne à l'étranger pouvait également souscrire à cet emprunt, le ministre a précisé que celle-ci pouvait le faire, mais seulement en dinars et non en devises, révélant, dans ce sillage, que plus de 7 millions de comptes devises d'épargnants algériens sont recensés sur la place bancaire du pays. Prenant aussi part à cette conférence de presse, les P-dg de quelques banques publiques ont communiqué à la presse leur premier bilan de l'opération d'emprunt obligataire. Ainsi, la Banque extérieure d'Algérie a encaissé plus de 35 milliards de dinars, tandis que le Crédit populaire d'Algérie a drainé 19 milliards, alors que la Banque de l'agriculture et du développement rural a collecté 10 milliards de dinars. Pour rappel, il y a une semaine, le ministre des Finances a précisé que les souscriptions à l'emprunt obligataire national seront élargies aux agences des compagnies d'assurances. Présentant un exposé devant la Commission des finances du Conseil de la nation sur l'emprunt national pour la croissance économique, le ministre avait précisé que cette mesure intervenait parallèlement à l'introduction de deux nouvelles catégories d'obligations destinées à la souscription avec l'émission de titres de 10 000 DA pour les particuliers et d'un million de dinars pour les gros épargnants. 6 000 sites et centres de souscription (bureaux de poste, agences bancaires et guichets de la BA) ont été mobilisés à travers le territoire national, a précisé le ministre, indiquant que ce nombre est appelé à augmenter en associant les agences des compagnies d'assurances. Pour certains économistes, l'emprunt obligataire lancé par l'Etat n'a pas réussi, encore, à drainer l'argent de l'informel. Les premiers engagements ne sont pas le fait de détenteurs de fonds informels, ce sont des entreprises et des particuliers qui possèdent déjà des comptes bancaires, d'où le risque d'assèchement de la liquidité bancaire. M. R.