S'il existait un prix de la "saleté", il serait certainement décerné à la ville de Tamanrasset qui se trouve dans une insalubrité indescriptible. Aux quartiers Assoro, El-Ouiam, Guetaâ-El-Oued, In-Kouf, Matna-Talat et Tafsit, on se croirait dans un centre d'enfouissement. Des tourbillons de sachets en plastique et de papiers se forment au simple souffle du vent. Une puanteur insupportable s'en dégage. Ce qui favorise la prolifération d'insectes nécrophages et de mouches qui virevoltent autour d'une inqualifiable saleté, notamment en cette période de chaleur. Bref, c'est une sérieuse menace pour la santé publique. "Les éboueurs ne font pas leur travail. Ils ne respectent pas le programme de ramassage. Les déchets, putréfiés par la chaleur, sont partout dans notre quartier, et les odeurs qui s'en dégagent constituent une réelle menace pour notre santé. On évolue dans une saleté éprouvante sans pour autant que cela inquiète les services compétents", déplore un habitant de la cité El-Ouiam. Les habitants, interrogés à cet effet, sont unanimes à déclarer que le laxisme des services de voirie et l'inaptitude des autorités à venir à bout de cet épineux problème ont sérieusement aggravé la situation. L'incivisme et le laxisme font bon ménage ! À l'APC de Tamanrasset, on impute ce phénomène à "l'incivisme des habitants qui jettent leurs déchets à tout-va et à n'importe quel moment. La propreté de la ville doit être le souci de tout le monde, pas uniquement de l'APC. Cependant, ce n'est pas le cas puisque nos éboueurs sont confrontés à des situations épineuses engendrées par l'ingratitude des ménages inciviques". L'absence d'un schéma directeur de gestion des déchets urbains, figure également parmi les causes entravant les actions de lutte contre les décharges sauvages. Notons que 2000 poubelles et 780 bacs à ordures ont été installés par les services de la commune. À l'APC, on a indiqué que ses services assurent le ramassage hebdomadaire de 197 tonnes de déchets, en plus de 94 tonnes relevés par les entreprises privées. Le chef du service organisation et sensibilisation à la direction de l'Environnement, Omar Bencheikh, cité par l'APS, a fait état de 69 points noirs en milieu urbain. L'entreprise de gestion du centre d'enfouissement technique (CET) traite 30 tonnes de déchets par jour, une faible quantité par rapport au volume des déchets ménagers estimé à 70 tonnes/jour. RABAH KARECHE