L'Algérie demeure le premier partenaire économique du Canada en Afrique du Nord, même si le volume des échanges a fortement diminué. Un milliard de dollars en 2015, selon des statistiques. Mme l'ambassadeur du Canada à Alger a annoncé un nouveau cadre de concertation pour renforcer le partenariat économique et commercial algéro-canadien. Lors d'une rencontre avec des journalistes algériens organisée samedi à Montréal, Mme Isabelle Roy s'est félicitée de la mise en place du Conseil de développement d'affaires Canada-Algérie (CDCA), un cadre sur lequel sont fondés beaucoup d'espoirs pour booster la coopération économique entre les deux pays. Il vient, en quelque sorte, suppléer l'inertie de l'Alliance d'affaires algéro-canadienne, dont on entend peu parler depuis quelques temps. "Le Conseil a pratiquement le même mandat que l'Alliance, mais ce que je peux vous dire, c'est que ce sont des gens d'affaires très actifs qui veulent établir des ponts. Ils ont tous des affaires en Algérie. Ils ne se rencontrent pas pour manger des petits fours", soutient Mme Roy qui précise que cet organisme aura son pendant algérien, fort probablement la Caci. Le président du CDCA, Claude Courtemanche, un entrepreneur à la réputation bien établie, était présent en Algérie depuis les années 1970 en tant que délégué commercial. Il était notamment impliqué dans l'installation de SNC-Lavalin en Algérie lorsque l'entreprise québécoise avait raflé le contrat de réalisation du monument des Martyrs en 1979. Isabelle Roy qui a rencontré auparavant des hommes d'affaires algériens, regroupés dans l'organisme Eco-Dev, dit compter beaucoup sur le CDCA pour faire émerger de nouveaux entrepreneurs parmi la communauté algéro-canadienne, en misant sur les PME. C'est en tout cas l'une des recommandations des consultations bilatérales entreprises en décembre dernier entre les deux ministères des Affaires étrangères. L'Algérie demeure le premier partenaire économique du Canada en Afrique du Nord, même si le volume des échanges a fortement diminué. 1 milliard de dollars en 2015, selon des statistiques. Le Canada exporte essentiellement du blé dur et des légumineuses et importe d'Algérie des hydrocarbures. Sur un autre volet, Mme l'ambassadeur du Canada est revenue sur la coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Ainsi, le Centre de déradicalisation mis en place récemment au Québec peut bénéficier de l'expertise de l'Algérie qui a lutté seule contre le terrorisme islamiste durant la décennie noire. "Il y a des partenariats à explorer. Le Canada a beaucoup à apprendre de l'Algérie sur ce chapitre", estime Mme Roy. En matière de coopération universitaire, Mme Roy a fait état de 90 partenariats entre les universités algériennes et canadiennes. La présence d'étudiants algériens est en forte hausse. Au sujet d'une éventuelle ouverture d'une ligne directe Montréal-Alger par Air Canada, la diplomate assure que le transporteur canadien est en mode réflexion. Sur la question de la circulation des personnes, même si elle n'a pas révélé le nombre de visas délivrés aux Algériens annuellement, Mme l'ambassadeur du Canada à Alger avoue que les demandes acceptées sont constamment en hausse. La délivrance de visas est confiée par le Canada à une multinationale indienne VFS. Environ 100 000 Algériens vivent au Canada, selon un chiffre communiqué par l'ancien ambassadeur d'Algérie à Ottawa. Y. A.