Une journée de débats a été organisée, hier, par le Rassemblement actions jeunesse (Raj), au siège de l'association, à Alger, pour célébrer la Journée nationale de l'étudiant, qui a coïncidé avec le 19 mai. La rencontre a été consacrée à la "jeunesse et l'engagement citoyen" et a permis à des jeunes d'aborder la relation entre la jeunesse et l'art "comme moyen d'expression", les questions se rapportant à "l'engagement politique", à la "transition politique face au contexte national et régional", au mouvement des enseignants contractuels, à celui des étudiants et à "l'action associative et l'éveil citoyen". Dans son intervention, Imène Salah, membre du Béjaïa Doc, des ateliers de création de films documentaires au profit des jeunes, a annoncé que 31 films documentaires (courts-métrages) ont été produits, depuis 2007, date de la mise en place de ces ateliers. Elle insistera également sur l'objectif d'encouragement d'une production cinématographique algérienne et sur "l'enjeu" de l'apprentissage aux jeunes visant l'appropriation, par celui-ci, de l'image, avant de présenter le cinéaste Abderrahmane Krimat, formé par Béjaïa Doc, qui a déjà trois films à son actif. Des films exprimant sa propre vision sur la "sédentarisation" d'une famille nomade d'El-Bayadh, sur la place de "Tadjmaât face au changement" et la "transition". De son côté, Salima Taeb, élue à l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou, a parlé de son expérience qui lui a permis de mieux connaître les limites de la "société patriarcale" algérienne et de découvrir "des gens qui s'inscrivent dans le clanisme et le machiavélisme". Selon elle, les jeunes, considérés comme d'"éternels mineurs", sont écartés des centres de décision. "Si on veut former la jeunesse et si on veut qu'elle prenne en charge ses problèmes, on doit alors l'impliquer et la mettre dans des centres de décision", a déclaré Mlle Taeb, en plaidant pour la formation et l'organisation des jeunes pour qu'ils "se réapproprient leurs espaces". Farid Amir, doctorant en économie, pour sa part, a revisité Mai 1956, en rendant un hommage aux étudiants et aux lycéens ayant rejoint le maquis "pour mieux encadrer la Révolution". Il a aussi alerté sur "la crise politique" dans le pays, la "marginalisation des compétences" et la difficulté des Algériens à s'asseoir autour d'une même table pour "trouver une solution algérienne". Les autres intervenants, à l'exemple de Bachir Saïdi, d'Idir Aïssous et de Djalal Mokrani, respectivement coordinateur national des enseignants contractuels, étudiant à l'université de Bouira et membre du BN de Raj, ont fait part de "la lutte" menée par leur mouvement ou organisation, pour faire changer les choses. D'aucuns ont insisté sur le fait que "sans la lutte, il n'y aura pas de changement", d'autres sur "la violence" ayant investi l'enceinte universitaire, d'autres encore sur la nécessité d'encadrer la jeunesse. "Parler de la citoyenneté, c'est connaître d'abord ses droits et les réclamer, mais aussi exercer ses devoirs", a soutenu M. Mokrani, appelant les jeunes à être des "citoyens actifs" et appuyant le renforcement du tissu associatif. Lors du débat, des participants sont revenus sur l'"échec" des partis politiques et "les insuffisances" du mouvement associatif, non sans rappeler l'intérêt qu'ont les jeunes à faire entendre leur voix. Hafida Ameyar