Le SNPSP est décidé à poursuivre la protestation "tant que les portes du dialogue sont toujours fermées", a indiqué son secrétaire général. Le mouvement de protestation des médecins de la Fonction publique affiliés au Syndicat national des praticiens de la santé publique (snpsp) est entré dans sa cinquième semaine, hier. Un sit-in a été organisé devant le siège du ministère de la Santé. La manifestation a vu la participation des praticiens de nombreuses wilayas du pays. Il a été entamé dès 11h pour ne prendre fin que deux heures plus tard. Les protestataires ont demandé à être reçus par la tutelle. En vain. Ce qui laisse dire à Lyès Merabet, le SG du SNPSP, que cette attitude "renvoie à la contradiction qu'il y a au niveau du discours du ministre et d'autres responsables, qui parlent de disposition au dialogue et de portes ouvertes, alors que dans les faits aucune proposition de réunion n'a été faite du côté du ministère. Ce matin encore, ils ont refusé de nous recevoir et rétablir les voies du dialogue avec nous". Quant à la grève, elle a été suivie autour d'un taux de suivi de 65% à l'échelle nationale ; notamment au niveau des établissements de santé de proximité et des établissements publics hospitaliers, là où les médecins affiliés au syndicat sont majoritaires, a encore affirmé M. Merabet. Mais, dit-il, "nous constatons les mêmes méthodes répressives de la part du ministère, à travers toute la batterie de mesures exercées contre nos délégués et nos adhérents. Tout est fait pour casser le mouvement de grève, pour nous empêcher d'exercer l'activité syndicale dans des conditions normales". Conséquence : le SNPSP a décidé de poursuivre la protestation "tant que les portes du dialogue sont toujours fermées", a-t-il indiqué, en précisant que la situation va être discutée au niveau du prochain conseil national afin d'évaluer le mouvement et de décider de la suite à lui donner. La date de cette session sera toutefois arrêtée, lors d'une réunion du bureau national, la semaine prochaine, a précisé M. Merabet. Cela dit, les praticiens de la santé publique restent "attentifs" à la lettre ouverte qui a été adressée au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et qui était accompagnée d'un dossier portant sur la genèse du conflit, et des PV de réunions concernant les différents points de la plateforme, et à laquelle il n'y a pas eu de réponse. Le SG du syndicat a, en déplorant le silence radio du ministre de la Santé, relevé que depuis deux années, "chaque ministre qui arrive demande du temps pour s'enquérir de la situation et à voir nos dossiers, en faisant des promesses qui ne sont, malheureusement, jamais tenues. Y compris l'actuel ministre, qui, depuis trois ans, avance des échéances qu'on a largement dépassées, mais jusque-là, aucune solution concrète n'est proposée". Au lieu de cela, "c'est la solution de façade, des réunions alibis pour dire qu'on est en relation avec les partenaires sociaux", témoigne-t-il, en dénonçant le recours systématique aux méthodes répressives par la tutelle, en cas d'usage du partenaire social de son droit légal de grève. il a fait état notamment de retenues sur salaire en cas de grève, les pressions contre les délégués et l'interdiction des réunions et d'affichage. Les praticiens de la santé publique, rappelle-t-on, revendiquent notamment l'assainissement de la situation financière induite par l'accès aux grades supérieurs (principal /en chef) suite aux concours du mois de juin 2015, le droit à quelque 4 000 praticiens (médecins, dentistes et pharmaciens) de bénéficier du reliquat d'ancienneté du fait de la non-application de l'article 19 du statut particulier et de l'instruction 968 du Premier ministre et l'ouverture officiellement du dossier et la prise en charge du projet d'amendement du statut particulier remis à la Fonction publique par le ministre de la Santé depuis 2011. Le snpsp revendique, en outre, la protection des professionnels de la santé publique victimes de violences sur les lieux de travail et le respect des libertés syndicales. AMAR R.