Dans une lettre ouverte, le Syndicat national des praticiens de santé publique explique au Premier ministre «les raisons du conflit entre le SNPSP et le ministère de la Santé, liées à la non application d'un accord signé, il y a plus d'une année, par les deux parties lors d'une réunion de conciliation». Le SNPSP explique à Abdelmalek Sellal que, compte tenu de «l'attitude répressive du ministère de la Santé (MSPRH)» dans «la gestion d'un conflit de travail», le syndicat est arrivé à la «conclusion» que les réunions avec la tutelle sont devenues des «dialogues de façade» et des «rencontres sans lendemain». La lettre ouverte explique le paradoxe de la position du MSPRH qui, «dans sa correspondance du 12 avril 2016» invite le SNPSP à «une réunion de conciliation», «conformément aux dispositions de la loi 90-02 du 6 février 1990», alors que «dans ses déclarations à la presse, le ministre de la Santé qualifie la grève d'illégale et que le SNPSP n'a déposé aucun préavis de grève». Le SNPSP note que ce «double langage» des responsables du MSPRH qui dure depuis «plusieurs années», montre «l'absence d'une réelle volonté de dialogue et de respect des délais d'application des engagements consignés officiellement dans des PV de réunions». «Monsieur le Premier Ministre, comment le ministre de la Santé peut-il ignorer l'attitude responsable des praticiens de santé publique qui ont gelé toutes les contestations au lendemain de sa nomination en septembre 2013, et le délai accordé par le partenaire social, avec grande confiance, à l'administration centrale (du ministère, ndlr) pour un règlement définitif des conflits datant de 2011», ajoute le SNPSP dans sa lettre ouverte à Sellal. Le document rappelle que le ministre de la Santé «a bien été tenu au fait, lors de l'audience du 24 février 2016, des blocages relevés dans la consécration des termes de l'accord signé en réunion de conciliation MSPRH- SNPSP le 04 mai 2015». Il rappelle également au Premier ministre les termes de cet accord, à savoir : «Accéder au droit d'apporter des aménagements au statut particulier, resté figé depuis 2008» ; «Préserver un reliquat de l'ancienneté pour les praticiens concernés par la non application de l'instruction 968 de Monsieur le Premier ministre et l'engagement non tenu de leur organiser un concours d'accès au 3ème grade avant le 3112 2015» ; «L'alignement entre ancien et nouveau diplôme pour médecin dentiste et pharmacien avec classification du doctorat sur la grille des salaires de la fonction publique» et «L'assainissement de la situation financière induite par l'intégration depuis le mois d'août 2015 des praticiens médicaux dans le grade de «principal» et «en chef»». Concernant les derniers mouvements de grève, entamés depuis avril, le SNPSP réitère sa déception de l'attitude du ministre de la Santé qui «a décidé de réagir au préavis de grève déposé le 10 avril 2016» et «à la veille de la journée mondiale du travail», en «préjugeant de la légalité du mouvement de protestation, décidé par le conseil national, et proférant des mesures de représailles à l'égard des praticiens grévistes». Le SNPSP «dénonce également toutes les sanctions arbitraires, dictées par l'administration centrale aux gestionnaires d'établissements de santé» pour «faire taire» les adhérents du syndicat «à travers la ponction sur salaires, les demandes d'explication, les mises en demeure, les suspensions de délégués syndicaux, l'interdiction de l'affichage». «Les praticiens de santé publique attendent votre intervention pour les réhabiliter et trouver une solution juste et acceptable à leurs dossiers en suspens», s'adresse le SNPSP à Abdelmalek Sellal à qui il exprime la «disponibilité permanente» des adhérents du syndicat au «dialogue dans le cadre des droits garantis par les lois de la République», et «leur volonté à relever le défi de l'amélioration des prestations du secteur».