Des militants politiques, des animateurs de la société civile, des syndicalistes et des représentants de partis politiques dont ceux du RCD, PT, PST, Jil Jadid, MDS, Talaie El-Hourriyet et de l'UDS (non agréé), mais aussi des artistes, c'est le cas d'Amour Abdenour, Boualem Ber, Arezki Tahar, l'ancien directeur du théâtre de Béjaïa, ont répondu, hier, à l'appel du collectif des journalistes de Béjaïa pour un rassemblement de soutien au groupe El Khabar et pour défendre la liberté de la presse, qui est en danger, a-t-on martelé. Histoire de réaffirmer au collectif des travailleurs, que leur combat est porté par tous les segments de la société qui partagent la démocratie, la liberté d'expression et qui militent pour l'instauration d'une République sociale et démocratique, telle que rêvée par les architectes de la Révolution. À la place Saïd-Mekbel, lieu symbolique choisi pour le rassemblement, sous un soleil de plomb, les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Je suis El-Khabar", "À qui le tour... ?" et "Mulac El-Khabar Ulac, Ulac". Dans la déclaration-appel, lue lors de cette action, le collectif des journalistes de Béjaïa insiste sur le fait que "le pouvoir mène une guerre sans répit contre les espaces d'expression et la presse libre. Il vient d'en faire la énième démonstration avec ce qui est devenu l'affaire El Khabar (...). Le ministre de la Communication, qui a mieux à faire, est désigné pour accomplir la sale besogne, en l'occurrence s'immiscer dans une transaction commerciale, alors que le secteur dont il est censé avoir la charge se délite à vue d'œil". Le collectif avertit que "cette logique mortifère fait partie d'un plan global : celui de museler toutes les voix discordantes avec le discours officiel en étouffant la presse libre". D'où son appel à la solidarité de tout un chacun avec les travailleurs d'El Khabar pour "faire barrage à la politique de sape du ministre de la Communication". La société civile a considéré que "la situation politique qui prévaut dans notre pays est d'une extrême gravité ; elle obéit à une orientation qui menace les fondamentaux du processus démocratique. Cette pratique politique se matérialise par la remise en cause des droits et des libertés démocratiques, chèrement acquis par des sacrifices consentis pendant plusieurs décennies". À la tribune, des membres de la société civile ont appelé le pouvoir "à faire preuve de responsabilité et à être à la hauteur des aspirations du peuple et de prendre des mesures urgentes afin d'éviter l'irréparable". Ils réclament, entre autres, "l'arrêt immédiat des menaces à l'encontre du quotidien El Khabar, la préservation des emplois du groupe El-Khabar, le respect de la liberté d'expression et de la liberté syndicale et le respect de l'indépendance de la justice en tant que pilier d'un Etat démocratique". Les représentants des partis politiques, ceux des syndicats autonomes, le porte-parole du collectif des victimes du Printemps noir et celui du Manifeste kabyle et du CDDH se sont succédé pour déclarer "leur soutien indéfectible au groupe El Khabar" et, du coup, dénoncer "cette conspiration politique du pouvoir contre la presse indépendante". M. Ouyougoute et L. OUBIRA