Un rassemblement de soutien avec les travailleurs d'El Khabar est prévu mardi prochain à la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel à Béjaïa. Ce rassemblement, le deuxième, interviendra la veille du procès opposant le groupe de presse au ministre de la Communication. La réunion, qui s'est déroulée, hier, au siège du CDDH, a été l'occasion pour les journalistes de débattre avec les acteurs sociaux et politiques, qui ont répondu à cette initiative. Les journalistes ont fait part de la déclaration qui sera lue mardi. Les membres de la société civile ont décidé pour leur part d'en rédiger une autre au nom du collectif des associations dont le Comité de solidarité avec les travailleurs de la wilaya de Béjaïa, des syndicats dont le Snapap, du Café littéraire et autres personnalités. Le collectif des journalistes déclare que "le pouvoir mène une guerre sans répit contre les espaces d'expression et la presse libre. Il vient d'en faire la énième démonstration avec ce qui est devenu l'affaire El Khabar. Comme si étouffer financièrement les organes de presse indépendante en vue de les ‘domestiquer' ne suffisait pas, voilà que la chasse à l'expression libre est repartie de plus belle. Quitte à menacer de chômage des centaines de salariés de ce groupe de presse". On a ajouté que "le ministre de la Communication, qui a mieux à faire, est actionné pour accomplir la sale besogne, en l'occurrence s'immiscer dans une transaction commerciale, alors que le secteur dont il a la charge se délite à vue d'œil". Se voulant plus explicite, le collectif a affirmé que "dès son installation, ce ministre s'est voulu le dépositaire du professionnalisme et de l'éthique journalistiques. Mais il n'a cessé de traquer la presse indépendante, qui échappe à son contrôle ; il est allé jusqu'à inventer le concept de ‘cercle vertueux', accusant tout organe qui refuse d'en faire partie de vouloir salir l'image du pays". En vérité, cette logique mortifère fait partie d'un plan global : "Celui de museler toutes les voix discordantes avec le discours officiel. Etouffer la presse libre, c'est ôter au peuple ses tribunes d'expression, et c'est à ce sinistre projet que Hamid Grine s'applique assidûment. Aujourd'hui, de sérieuses menaces de fermeture pèsent sur le groupe El Khabar. Ce seraient alors plus de 500 travailleurs qui vont se retrouver à la rue et sans aucun espoir de réembauche vu la crise économique qui sévit dans le pays." C'est pour éviter ce scénario, faire barrage à la politique de sape du ministre et pour que vive la liberté de la presse et d'expression durement arrachée, qu'il est du devoir de tout un chacun de se solidariser avec les travailleurs d'El Khabar. M. Ouyougoute