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"Il faut se mobiliser contre l'oligarchisation du pouvoir" Clôture des travaux du Bureau de coordination qui dénonce les pressions exercées sur le pays
La réunion du Bureau de coordination de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples (EIT) a été clôturée, hier, à Alger, où elle s'est déroulée pendant deux jours au siège du Parti des travailleurs (PT). Les participants en provenance du Brésil, de Guadeloupe, du Togo, d'Afrique du Sud et de France ont "condamné fermement toute menace sur la souveraineté de l'Algérie". La menace est jugée si réelle que le représentant français du Parti ouvrier indépendant (POI), Geoffrey Excoffon, a donné l'alerte en ces termes : "Nous avons découvert qu'il y avait des pressions exercées par l'impérialisme américain et français sur l'Algérie, pour privatiser progressivement tous les acquis du peuple et dilapider les biens des Algériens. Il y a une volonté de faire passer les richesses du pays entre les mains de multinationales." Geoffrey Excoffon va encore plus loin en ajoutant : "Il ne faut pas s'étonner d'entendre un citoyen français qui vit dans un pays pourtant impérialiste, parler de la sorte." Le devoir de vérité est tel que le représentant du POI reconnaît que, lui-même, subit "les affres de l'impérialisme exercé par l'Union européenne" sur son pays, notamment "la volonté de l'UE de faire disparaître les communes en France qui, toutefois, représentent une vieille tradition locale". Ce que vit aujourd'hui l'Algérie, précise Geoffrey Excoffon, "est le fait de l'impérialisme français, et non pas du peuple et des travailleurs français". De son côté, Julio Turra, grande figure syndicale brésilienne, s'est montré très "inquiet" de la situation actuelle de l'Algérie où il a relevé "une forte pression de l'oligarchie pour privatiser le secteur public et casser donc les droits des travailleurs". Il affirme d'ailleurs que "comme au Brésil, nous savons que la privatisation va de pair avec la corruption". Et c'est, justement, en partant de la "douloureuse expérience" de son pays, où "une présidente élue par le peuple a été renversée par l'oligarchie", que Julio Turra fait le parallèle avec l'Algérie. "Tout le monde sait qu'il y a des puits de pétrole en Algérie et que ses richesses naturelles sont énormes. Chose qui représente un grand potentiel de prédation et, par conséquent, un risque majeur d'oligarchisation du pouvoir. Le risque de privatisation du patrimoine national de l'Algérie peut avoir un impact terrible sur la prolifération de la corruption", a-t-il mis en garde. Cependant, la grande figure syndicale brésilienne précise qu'"un tel phénomène n'est pas nouveau, ni d'ailleurs propre à une région, et qu'il s'exprime et s'adapte en fonction des caractéristiques de chaque pays". Une raison pour laquelle, estime-t-il, "les forces vives de la nation algérienne doivent se mobiliser contre l'oligarchisation du pouvoir". Il est à signaler que l'Entente internationale des travailleurs et des peuples a exprimé son souhait d'organiser pour la seconde fois consécutive son 9e congrès mondial en Algérie, en raison du "grand succès" de la 8e édition. La secrétaire générale du PT, qui a coordonné la réunion de l'EIT, a préféré prendre le temps de réfléchir à l'offre, en raison, dit-elle, "des circonstances que connaît le pays". Mehdi Mehenni