La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme d'Alger ont rendu public, hier, un communiqué conjoint, à l'issue d'une série de rencontres de discussion avec la médiation internationale à Alger et dans lequel elle accable le gouvernement malien pour son "manque de volonté politique" à faire avancer le processus de paix et la mise en œuvre de l'Accord de paix d'Alger. "La CMA et la Plateforme sollicitent de la médiation internationale plus d'efforts pour amener le gouvernement malien à diligenter la mise en œuvre de l'Accord et à respecter les engagements pris dans ce cadre avant que la situation ne dégénère", lit-on dans le communiqué. La CMA et la Plateforme ont dépêché, en effet, une délégation à Alger pour tenter de débloquer la situation qui commence sérieusement à inquiéter les parties impliquées dans le processus de paix intermalien, dans un contexte marqué par une recrudescence des violences terroristes et un risque permanent d'attentats, aussi bien au Mali que dans les autres pays du Sahel, notamment contre des intérêts occidentaux. "Une année après sa signature, cet Accord n'a connu aucune avancée significative faute de bonne volonté du gouvernement malien", regrette la CMA et la Plateforme qui soulignent avoir "proposé à la médiation internationale un plan issu d'une vision commune pour sortir du blocage avéré de la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger". Ce plan a pu être élaboré après "identification des points de blocage", suite à quoi "des solutions alternatives ont été proposées, en l'occurrence la mise en place dans les plus brefs délais des autorités intérimaires dans l'Azawad/Nord-Mali comme prévu par les dispositions pertinentes de l'Accord", ont indiqué les auteurs du communiqué. Depuis des mois, le Comité de suivi de l'Accord d'Alger a peu avancé dans la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali. L'adoption par les députés maliens de la loi portant la mise en place des autorités intérimaires n'a pas été suivie d'actions concrètes sur le terrain, à cause des tergiversations des autorités de Bamako qui estiment que l'opération de cantonnement des anciens rebelles devrait passer en priorité. Mais la CMA et la Plateforme ont rejeté en bloc cette décision de Bamako, dénonçant à maintes reprises une tentative du gouvernement du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, de gagner du temps, alors que la situation sécuritaire impose une accélération de l'application des accords conclus. Par ailleurs, dans une autre déclaration publiée hier après-midi, la CMA a accusé les Forces armées maliennes d'avoir ciblé sciemment le véhicule d'un chef de tribu touareg au niveau de l'axe Goundam-Doukouria, dans le nord du Mali, tuant son chauffeur sur le coup. "Une unité des Famas a délibérément ouvert le feu sur le véhicule de Mossa Ag Oumeyata, dit Vieux, un responsable de la tribu Tinguereguif, chef de village de Doukouria. Un des occupants de son véhicule, Alhousseiny Ag Assibit, a été tué sur le coup", a accusé la CMA dans son communiqué. Lyès Menacer