Plusieurs militaires maliens ont été tués dans un nouvel accrochage entre l'armée malienne et des éléments de mouvements touaregs armés du Nord. La situation sécuritaire se détériore depuis quelques jours au nord du Mali, à quelques jours de la cérémonie de signature de l'accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, prévue le 15 mai en cours à Bamako. Cette situation met en danger la concrétisation de cet accord mais prouve également la nécessité de parapher l'accord pour le retour de la paix et de la sécurité dans la région. La Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) avait rendu public un communiqué dans lequel elle annonce «que ce jour lundi 11 mai 2015, il est intervenu un accrochage entre une de ses unités militaires et les Forces armées maliennes (FAMA) sur l'axe Tombouctou-Goundam qui s'est soldé par une trentaine de morts ; trois véhicules avec armes ont été récupérés, deux autres calcinés du côté du Fama». D'autres sources maliennes évoquent une dizaine de morts parmi les éléments de l'armée. «L'embuscade qui a visé lundi des unités de l'armée malienne dans la région de Tombouctou, faisant neuf morts parmi les militaires, a été menée par des éléments de la Coalition des mouvements de l'Azawad (CMA)», a annoncé en effet hier le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants dans un communiqué. «...Ce jour lundi 11 mai 2015, dans la région de Tombouctou, une mission de ravitaillement des Forces armées maliennes (Fama) en provenance de Goundam est tombée dans une embuscade près de la localité de Tin Telout», lit-on dans le texte, qui a précisé qu'«au cours de cette embuscade tendue par des éléments de la CMA, neuf militaires maliens sont morts, quatorze autres ont été blessés». Après avoir exprimé ses condoléances aux familles des militaires tués, le ministre malien de la Défense a encouragé les Forces armées «dans leur mission de défense du territoire national et de protection des personnes et de leurs biens». Il a également appelé l'«ensemble des populations à soutenir plus que jamais l'Armée nationale en campagne de défense de la patrie». Le parti malien Fare a rendu public un communiqué dans lequel il écrit avoir «appris avec stupeur l'attaque perpétrée ce lundi contre les Fama entre Tombouctou et Goudam, s'ajoutant à la longue série d'attaques» et condamne «les différentes violations de cessez-le-feu», réitérant son «soutien aux Fama (Forces armées du Mali) et appelle à la mobilisation pour une paix juste, véritable et durable». Quelques jours précédant cet accrochage, la société civile du Mali a exprimé son soutien à la médiation algérienne et demandé la signature de l'accord d'Alger en vue de la réinstauration de la paix et de la sécurité dans ce pays. La Coordination des Mouvements de l'Azawad avait refusé, récemment, de signer le texte de l'accord d'Alger en son état actuel, exigeant l'ajout de nouvelles revendications. Le même texte a été signé par le gouvernement du Mali et nombre d'autres mouvements touaregs armés. L'Algérie a, il y a quelques jours, exprimé son optimisme quant à la signature par le CMA de cet accord. L'accrochage qui a eu lieu avant-hier à Tombouctou influerait-il de manière néfaste sur cette perspective de signature de l'accord ? Pour les autorités algériennes, ce nouvel accrochage atteste de la nécessité de signer cet accord de paix qui permettra la réinstauration de la paix et de la sécurité au Mali.