L'implication des partenaires sociaux dans le projet est souhaitée par le gouvernement qui compte acter leur engagement à l'occasion de la tripartite du 5 juin prochain. Le gouvernement s'appuiera sur l'engagement du patronat et du syndicat pour mettre en œuvre son nouveau modèle économique de croissance. L'Exécutif actera ce pacte avec ses deux partenaires de manière officielle lors de la prochaine tripartite, prévue pour le 5 juin. C'est, en tout cas, l'appel lancé hier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au cours du Conseil des ministres, à l'adresse des participants à la rencontre de dimanche prochain. Ce nouvel engagement se veut en fait un prolongement de celui contracté en 2014 à travers l'adoption du Pacte économique et social. Cette politique économique vise, selon le chef de l'Etat, "à dynamiser la croissance et l'investissement hors hydrocarbures, tout en préservant la cohésion sociale de notre Nation, dans le cadre de la justice sociale et de l'Etat de droit". Il a, à ce propos, demandé au gouvernement de "poursuivre le dialogue et la concertation cultivés avec les partenaires sociaux et le monde de l'entreprise", indique le communiqué du Conseil. Secouée par le choc de la baisse drastique des prix du pétrole, l'Algérie devait aller, a souligné récemment le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, chercher la croissance en dehors du secteur des hydrocarbures, c'est-à-dire dans la sphère économique réelle où "l'entreprise, publique ou privée, est la clé de voûte". C'est le principe sur la base duquel est fondé le modèle de croissance que "nous sommes en train de déployer avec une vision claire jusqu'en 2019. Et nous sommes en train de réfléchir pour l'élargir à l'horizon 2030", a-t-il expliqué. "Il ne s'agit pas là d'un choix ou d'une option économique entre tant d'autres. C'est une démarche vitale pour l'avenir de notre pays où nous devons tous réapprendre à redonner son lustre à la valeur travail et à vivre du fruit de notre labeur", a précisé Abdelmalek Sellal. Les investissements productifs devront être réalisés, à l'avenir, a-t-il affirmé, par les opérateurs économiques et non pas par l'Etat. Celui-ci devra assurer les missions de régulation et de solidarité avec les couches les plus défavorisées de la population. Pour M. Sellal, attirer les investissements directs étrangers ou nationaux est "une bataille de tous les jours et l'objet d'une compétition féroce entre les pays". D'où l'obligation, a-t-il ajouté, d'"apprendre à accepter et à attirer ceux qui peuvent participer à notre développement". Toutefois, le Premier ministre a nuancé ses propos, en déclarant que les mesures prises pour encourager la relance économique notamment dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme et des TIC "sont et seront toujours encadrés par des fondamentaux tels que le droit de préemption, la règle 51/49 ainsi que les engagements sociaux des pouvoirs publics". Dans ce nouveau plan économique, l'Etat doit revoir en profondeur toutes les politiques sectorielles. L'opportunité est offerte, en fait, au pays pour élaborer un nouveau programme d'émergence. Outre les actions urgentes à accomplir pour faire face à la crise, les pouvoirs publics doivent songer à une planification pour le long terme. L'Algérie doit ainsi se doter d'une stratégie qui consacre une grande ambition, celle d'un pays émergent en 2025 et développé en 2050. Pour cela, le pays doit mettre en place tous les mécanismes et les moyens nécessaires pour s'ériger en économie émergente. B. K.