La question relative au relèvement de l'âge de départ à la retraite ne sera pas à l'ordre du jour, affirme une source syndicale. Le compte à rebours pour entamer une refonte de la retraite sera lancé demain, lors de la tripartite qui se tiendra à Alger. Aucune indication précise n'a filtré sur les propositions que le gouvernement compte faire à ses partenaires sociaux et économiques mais, selon nos informations, cette refonte concerne d'abord l'ordonnance 97-13, relative à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d'âge dont il sera proposé sinon la suppression, à tout le moins la révision. La question relative au relèvement de l'âge de départ à la retraite, une recommandation du FCE et des organisations internationales, ne sera pas à l'ordre du jour, affirme une source syndicale. Les partisans de cette refonte, à leur tête les organisations patronales, ont été appuyés récemment par un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui place l'Algérie en première position sur le continent africain avec une espérance de vie de 75,6 ans. "Pour le moment il n'est question que de l'ordonnance 97-13, relative à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition mais la loi 83-12, relative à la retraite ne sera pas abordée, le gouvernement veut agir graduellement et ne prendra pas de décision sans l'accord de ses partenaires et sans mesurer l'impact qu'elle suscitera sur le plan social et économique", affirme notre source en citant l'exemple du Maroc et de la Tunisie, pays voisins, où la proposition de rallonger l'âge de départ de la retraite respectivement à 63 et 62 ans a soulevé l'ire des syndicats et de nombreux partis politiques. Pour le moment l'UGTA n'a donné son accord que pour la suppression de la retraite proportionnelle, comme l'a laissé entendre Sidi-Saïd lors de la dernière réunion de l'état-major de l'UGTA lorsqu'il avait affirmé qu'"il y a lieu d'adapter la législation sur la retraite au nouveau contexte économique et aux lois internationales du travail arguant que l'Algérie est le seul pays au monde où les travailleurs sortent à la retraite à 50 ans". Une telle situation a engendré non seulement un déficit à la Caisse, mais a aussi dépouillé de nombreuses administrations et entreprises de cadres expérimentés et à forte valeur ajoutée, à leur tête le secteur de l'éducation qui vit aujourd'hui ses moments les plus difficiles. Par ailleurs, les membres de la commission de finances de la CNR et son conseil d'administration où siègent de nombreux syndicalistes, avaient tiré la sonnette d'alarme sur la situation difficile que traverse leur caisse et avaient proposé carrément l'abrogation de l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 et cela en raison du déficit de la CNR qui atteint plus de 217 666 429 342 DA . Et le projet du budget de la caisse au titre de l'exercice 2016 a été adopté en tenant compte de cet énorme déficit qui s'est aggravé ces deniers mois avec un départ massif de fonctionnaires notamment dans le secteur de l'éducation. Les experts de la CNR ont estimé que ce déficit est dû essentiellement à une lente progression des recettes qui sont passées de 469 671 822 030 DA en 2015 à 491 149 092 552 DA en 2016 soit une variation de 21 477 270 522 DA et un taux d'évolution de 4,57% alors que les dépenses de prestations ont connu une augmentation vertigineuse passant de 625 000 000 000 DA en 2015 à 753 600 000 000 DA en 2016 soit un taux d'évolution de 20,58%. Ainsi les dépenses évoluent 4 fois plus vite que les recettes. Le déficit constaté est imputé à la mise en œuvre de l'opération liée à la revalorisation des pensions de retraite pour l'année 2014 dont le taux a été fixé à 12%, ce qui a grevé lourdement l'équilibre financier de la CNR, affirment les responsables de la CNR. Actuellement la caisse qui se trouve dans une situation difficile, ne doit sa survie qu'au concours de la Caisse nationale d'assurance (Cnas) et de Caisse nationale d'assurance des travailleurs non salariés (Casnos). Par ailleurs et lors de son conseil tenu mardi dernier, la fédération de la CNR avait proposé une augmentation de 6% pour les retraités en se basant sur le taux d'inflation qui avoisine les 5,1% alors que le gouvernement tablait sur seulement 2,5%. Selon nos sources cette augmentation qui sera décidée demain sera de 3% soit la moitié que celle demandée par la FNTR. M. T.