Le Comité de suivi de l'Accord d'Alger a reporté sa 9e session, prévue les 3 et 4 juin, en raison du refus de mouvements signataires de se rendre à Bamako, avant la satisfaction de leurs doléances par les autorités maliennes. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme d'Alger ont envoyé vendredi, en effet, une lettre au CSA lui expliquant les raison de la suspension de leur participation à cette nouvelle session de discussion autour de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger, accusant le gouvernement malien de blocages. Cette rencontre devait se tenir la semaine dernière, mais elle a été reportée une première fois à cause de la présence des délégués de la CMA et de la Plateforme à Alger pour une réunion d'évaluation avec la médiation internationale. Ces deux organisations signataires de l'accord de paix ont posé une série de conditions avant de rependre langue avec le CSA. Mais sur le terrain, la situation se dégrade de jour en jour et les groupes terroristes ont profité de cela pour renforcer leur présence dans le nord du Mali et mener des attaques meurtrières contre l'armée malienne et les forces de maintien de la paix onusienne. La CMA et la Plateforme ne sont pas exempt de critiques, même s'ils ont raison sur de nombreux points. Le gouvernement malien a d'ailleurs été fortement critiqués et interpellé par les membres de la médiation internationale qui lui reprochent, eux aussi, son manque de volonté politique pour faire avancer la mise en œuvre de l'accord de paix, dont le retard a eu des répercussions désastreuses sur les populations du nord du Mali, toujours en attente d'un retour à une vie normale. Des écoles sont en effet toujours fermées et des villages sont dépourvus d'un minimum de conditions de vie, comme l'eau et l'électricité. Des marches ont été organisées, à maintes reprises, par les populations locales, ainsi que des rassemblements des jeunes chômeurs à Kidal, à Tombouctou ou encore à Gao, où les groupes terroristes profitent de leur détresse pour les enrôler dans leurs rangs ou les envoyer carrément se battre en Libye au sein de l'organisation autoproclamée Etat islamique. Par ailleurs, le gouvernement malien et le président Ibrahim Boubacar Keïta jouent sur deux fronts, dont celui de la pression politique de l'opposition. L'opposition politique qui a rejeté l'accord conclu avec la CMA et la Plateforme, sous l'égide la communauté internationale s'oppose également à l'adoption de la loi sur les autorités intérimaires, prévues dans le texte de l'accord de paix. "Ce n'est pas le texte en lui qui est mauvais, mais c'est son applicabilité qui pose problème", se justifie l'opposition à IBK. L. M.