La production de l'abattoir d'Hussein Dey a connu ces dernières années son plus bas niveau pour des raisons liées à la vétusté de la structure et à la concurrence des viandes d'importation. Depuis quelques années, cette structure mise en service en 1919 ne travaille plus à plein régime, ses capacités d'abattage étant passées à 30 ou 40 % par rapport aux début des années 2000, a expliqué à l'APS le chef d'unité de l'abattoir d'Hussein Dey, Sebaiine Nacereddine. Seulement 200 à 300 têtes d'ovins et 30 à 35 bovins sont abattues par jour contre 3 000 à 4 000 têtes précédemment, a-t-il dit pour donner une indication sur le niveau de recul de la production de l'unité qui fonctionne avec une seule salle alors que dans le passé, l'abattage était effectué dans cinq salles pour satisfaire la demande des bouchers et approvisionner les établissement publics en quantités nécessaires de viandes rouges. Pour le responsable, la vétusté des lieux est en grande partie à l'origine de la baisse de la rentabilité. Le matériel d'abattage qui n'est pas rénové subit des avaries multiples paralysant l'activité de l'abattoir qui, au demeurant, ne répond plus aux normes internationales, notamment du fait de son emplacement au milieu d'un tissu urbain. En outre, le recul de la production se justifie également par le recours à la viande d'importation de coût moins cher. L'établissement reçoit en moyenne 7 conteneurs de viandes fraîches d'importation qui sont distribuées aux boucheries de la capitale, après contrôle vétérinaire, à raison de 140 tonnes par jour écoulées pendant une semaine en moyenne en temps normal. Durant le Ramadhan, ces quantités de viandes restent à peine 24 heures au niveau de l'abattoir. Pour sa part, Kheir Merouane, chargé de l'organique au bureau exécutif des viandes rouges et dérivés relevant de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a indiqué que la situation de l'abattoir d'Hussein Dey s'est nettement dégradée ces deux dernières années. Plusieurs accidents professionnels ont été enregistrés dans l'unique salle d'abattage au regard de la vétusté du matériel, a-t-il indiqué à l'APS. De son côté, Bentouati Farid, directeur de l'Etablissement de gestion des abattoirs et de la poissonnerie d'Alger (Egesap), a indiqué que l'activité se déroule dans des conditions "normales" au niveau de l'abattoir, précisant que la décision de sa fermeture ou non relevait des autorités concernées. Toutes les conditions d'hygiène et de contrôle vétérinaire y sont réunies, a-t-il tenu à souligner. Le recul de la rentabilité de l'abattoir est lié à la concurrence du produit importé, a-t-il dit, évoquant le rôle du principe de l'offre et de la demande auquel est soumise la rentabilité de cette activité commerciale. Pour les prix de la viande rouge durant ce mois sacré de Ramadhan, il a rassuré qu'ils seront stables et ne dépasseront pas 1 400 da/kg pour la viande ovine et 780 da/kg pour la viande bovine, à partir du troisième jour du mois sacré de Ramadhan. Pour sa part, Abdelhalim Yousfi, inspecteur vétérinaire auprès des services de la Direction de l'agriculture de la wilaya d'Alger, a précisé que le contrôle vétérinaire est conforme aux normes dans les abattoirs d'Alger. Les six abattoirs que compte Alger se trouvent à Hussein Dey, Rouiba, El-Harrach, les Eucalyptus, Bordj El-Bahri et Zéralda, a-t-il indiqué. L'année dernière a enregistré l'abattage de 35 556 têtes bovines, soit l'équivalent de 817 207,05 kg et l'abattage de 126 041 têtes ovines, soit 243 284,7 kg, a-t-il ajouté. R. N./APS