Les grandes lignes du nouveau modèle de croissance économique vise l'émergence d'une base productive et industrielle moderne et compétitive, tout en préservant la justice sociale, selon le Premier ministre. Par ailleurs, selon l'APS, M. Sellal a expliqué que ce nouveau modèle déployait une approche "claire et consensuelle" jusqu'en 2019 avec des perspectives à l'horizon 2030, tout en relevant que "les richesses naturelles ne pourront plus, à l'avenir, garantir la pérennité du modèle politique et social actuel de l'Algérie. Il nous faut donc aller chercher la croissance ailleurs, c'est-à-dire dans la sphère économique réelle, là où l'entreprise, publique ou privée, est la clé de voûte". À l'évidence, ce modèle, n'a pas dévoilé toutes les retombées sociales qu'il impliquerait inévitablement. Car même si depuis longtemps un consensus autour de la réduction de notre dépendance des hydrocarbures s'était dessiné en préconisant une diversification de notre économie, il n'en demeure pas moins que dans le court terme, et compte tenu de la situation financière du pays, c'est bien la rigueur budgétaire qui est recherchée. Toute la complexité de l'équation est de concilier l'orthodoxie financière et la politique sociale que les pouvoirs publics souhaitent continuer. Outre la fin de la retraite anticipée entérinée par la 19e tripartite, que deviendra-t-il des transferts sociaux, des subventions, etc. Le front social demeurera-t-il stable ? Sellal fait montre de beaucoup d'optimisme. "Les ingrédients d'une émergence économique existent, et qu'il était temps de mettre en symbiose ces facteurs favorables et de mobiliser l'ensemble des acteurs dans le cadre d'une gouvernance et d'un plan qui allient vision stratégique, pragmatisme et responsabilité sociale et politique." Dans ce contexte, il a appelé à "consolider et conforter" le Pacte national économique et social pour la croissance, outil dont s'est dotée la tripartite en 2014 et qui "commence à donner des résultats". Il reconnaît toutefois que la situation était "dure" et que les contraintes étaient "réelles" avec des "lendemains incertains". Cet aveu est dur, mais il a le mérite d'être épuré des discours triomphalistes auxquels nos gouvernants nous ont habitués. Alors quels enseignements tirer de cette énième tripartite ? Pas grand-chose en dehors de quelques vagues indications sur le nouveau modèle de croissance économique, de la suppression de la retraite anticipée et de l'injonction faite aux walis de libérer le foncier industriel et de lutter contre les "bureaucrates et les véreux". Dans la situation actuelle, l'esprit de solidarité nationale doit prévaloir et personne n'en disconvient. Malheureusement, nous sommes toujours dans une situation de statu quo. Le climat des affaires demeure caractérisé par des pesanteurs bureaucratiques, les lobbys de l'import-import et de l'informel continuent de dicter leur loi. Aucun bilan crédible sur l'opération de captation de l'argent du secteur informel n'est porté à la connaissance de l'opinion publique... A. H.