La troisième chambre près le tribunal de Sidi-M'hamed a passé en revue hier plusieurs affaires en rapport avec les délits de presse, dont la majorité a été renvoyée à des dates ultérieures. En outre, le procès intenté pour diffamation contre le directeur du journal E-Khabar, Ali Djerri, par Mohamed Djerboua, a eu lieu en présence des concernés et de leurs avocats. Dans cette affaire, le procureur de la République a surpris plus d'un en requérant 6 mois de prison ferme à l'encontre du directeur d'El-Khabar. Cela a d'ailleurs fait sortir de sa réserve Me Bourayou qui n'a pas hésité à lancer à l'adresse de la présidente de la séance : “Si pour une affaire aussi minime, on réclame une telle peine, il faut fermer les journaux”, estimant “grave une telle dérive”. L'article en question, publié dans El-Khabar du 20 août 2002, est à l'origine de la plainte contre le journal ; il relate une dispute au sein de la famille Djerboua. La querelle aurait dégénéré au point d'alerter les voisins qui, à leur tour, ont prévenu les éléments de la brigade de gendarmerie. Au fait, un membre de cette famille en état d'ébriété aurait, selon l'article, tenté de tuer sa mère. Dans sa plaidoirie, Me Bourayou a relevé que la plainte n'a pas été déposée par le concerné, c'est-à-dire la personne à l'origine de la tentative du meurtre, mais par son frère. Par conséquent, Me Bourayou a réclamé la présence de l'auteur de l'acte lui-même et a tenu à mettre en exergue les procès-verbaux établis par la gendarmerie, qui relatent les faits décrits dans l'article du journal. L'affaire a été mise en délibéré pour le 16 mars prochain. H. S.