La plupart des questions que se posent les musulmans aujourd'hui tournent autour du droit musulman (fiqh) : Est-ce que j'ai le droit de faire ceci ou cela ? Est-il vrai que ceci ou cela est haram (illicite) ? Est-ce que je peux faire ceci ou cela ? Est-ce qu'il (elle) a le droit de me faire ceci ou cela ? Des problèmes techniques qui ne soulèvent que des questions d'ordre juridique sur les actes d'adoration et les pratiques de façon générale. À l'époque du Prophète (PSL), la plupart des questions des compagnons tournaient autour de la purification et la régénération de l'intériorité : Que faire pour adoucir mon cœur ? Qu'est-ce que la vertu (al-fadhîla)? Qu'est-ce que l'excellence (al-ihsâne) ? Comment apprendre à aimer Dieu ? On demanda un jour au Prophète (PSL) : quel est le meilleur des hommes ? Il répondit : tout homme au cœur "makhmoum" et à la langue véridique. On lui dit : l'homme à la langue véridique, nous le connaissons, mais que signifie au cœur "makhmoum" ? Il répondit : c'est le cœur pur, marqué par la crainte révérencielle de Dieu (taqwa) et dans lequel il n'y a ni péché, ni injustice, ni ressentiment envers les gens, ni jalousie. (Rapporté par Ibn Majah) Il ne nous appartient, certes pas, de juger de qui est meilleur. Cela en revient à Dieu et à Son Prophète (PSL). En revanche, nous pouvons affirmer sans trop nous tromper qu'il ne peut y avoir vraiment de pratique sans spiritualité, comme il ne peut y voir de spiritualité sans conscience, sans travail intérieur et sans quête de sens et de vérité. A. G. Universitaire et recteur de la mosquée de Villeurbanne (France)