L'avocat et président du bureau national de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme est dans le collimateur de la justice. Un mandat d'arrêt est émis contre lui. Dans un communiqué rendu public, hier, par le bureau de la Ligue et signé par son vice-président, Kaddou Chouicha, il est affirmé "le harcèlement des autorités politiques contre la Ladh et ses militants se poursuit à travers de fausses accusations, des poursuites, des arrestations et parfois même par le recours à la torture, comme cela est arrivé, dans les locaux de la police, au militant Mansri Ahmed, président du bureau de Tiaret de la Ligue". Le communiqué de la Ligue souligne que "les services du tribunal de Ghardaïa ont émis un mandat d'arrêt, en catimini, contre l'avocat et le président de la Ligue" dont l'objectif "est de l'arrêter par effet de surprise". La Ligue ajoute que cet agissement "est inacceptable" dans la mesure où "Me Dabouz n'a pas été convoqué de façon légale", précisant que "la convocation ne précise pas l'objet". Pour la Ladh "cela traduit une volonté claire de vengeance et de porter préjudice à Me Dabouz sans aucun égard à la loi, ni à la dignité humaine, ni à l'honneur et à l'immunité d'un avocat et président de la LADDH". Contacté par Liberté, l'avocat a estimé que "la cabale" dont il est la cible vise "à l'écarter du dossier des détenus de Ghardaïa". Plus explicite, Me Dabouz a ajouté : "Depuis ma dénonciation des conditions inhumaines des détenus et des agressions sexuelles sur eux, je suis dans le collimateur de la justice." Me Dabouz est aussi convaincu que depuis qu'il a présenté "une pièce dans le dossier des détenus, (des séquences vidéos)", les autorités "tentent de m'intimider et de m'écarter". Ces pièces qu'il a versées dans le dossier sont-elles compromettantes pour une quelconque partie dans le conflit ? L'avocat est convaincu que ces pièces "gênent beaucoup". Après avoir relaté les différentes étapes "de la cabale" contre l'avocat Dabouz, la Ligue "dénonce l'abus des autorités dans l'instrumentalisation des services de sécurité et de la justice, portant ainsi atteinte aux droits des personnes, sans le moindre égard pour la responsabilité de l'avocat, du citoyen et du président de la Ladh". Mohamed Mouloudj