Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), Me Salah Dabbouz, dépose aujourd'hui une plainte pour diffamation contre le journal Ennahar. L'avocat a précisé, dans une communication avec Liberté, qu'il s'agit d'une citation directe à comparaître devant le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Le militant des droits de l'Homme estime qu'il est "diffamé" par ce journal. Il a expliqué, hier, qu'Ennahar fait "dans la pure manipulation" et exerce "des pressions" sur lui, dont le but est de "l'écarter du dossier des détenus d'opinion de Ghardaïa". Contacté, hier, Me Dabbouz a raconté qu'en date du 18 mai écoulé, Ennahar a publié un article en page 7 où il était rapporté que "le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa a chargé la police judiciaire de m'auditionner", sous prétexte, a ajouté l'avocat, "que j'ai tenté d'introduire un micro-ordinateur à l'intérieur de la prison de Ghardaïa". Me Dabbouz s'interroge sur cette manière de faire, en rappelant que s'il y a une procédure engagée contre lui, il doit être mis au courant et convoqué. Il a dénoncé, non seulement "les écrits orientés et manipulateurs d'Ennahar", mais aussi "ces institutions qui communiquent avec la presse et non pas avec les concernés". Pour lui, "cela est une violation grave de la loi", considérant que ces pratiques ne sont autres que "des pressions". Me Dabbouz considère que les attaques dont il est la cible de la part de ce quotidien ne sont qu'une manière de lui faire payer ses différentes prises de position et déclarations. Il a souligné, dans ce contexte, que depuis qu'il a dénoncé "les agressions sexuelles" dont étaient victimes des détenus à Ghardaïa, une campagne de dénigrement et de pressions est enclenchée contre lui. "J'ai dénoncé ces agressions sexuelles et les conditions inhumaines dans la prison de Ghardaïa, le 20 avril dernier et depuis, cette campagne a commencé contre moi", a-t-il dit, ajoutant que cette pression exercée contre lui n'a pas épargné "les détenus de la prison de Ghardaïa". Il a souligné que plusieurs détenus ont subi "de fortes pressions" pour le démentir. "Kameleddine Fekhar, son frère Saïd et bien d'autres détenus de Ghardaïa ou de Menéa, ont subi des pressions pour apporter un démenti à mes déclarations", a-t-il relevé. Mohamed Mouloudj