Le secrétaire général de l'Organisation nationale des enfants de chahid (Onec) Houari Tayeb, ainsi que deux membres de son secrétariat national sont sur la sellette. Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'organisation, à Alger, et qui a été perturbée par un groupe de fidèles au secrétaire général M. Bachir Houtia, un membre du secrétariat national a clairement annoncé la couleur : “Pour avoir soutenu Ali Benflis durant la dernière élection présidentielle, et en raison de sa gestion politique et financière, le secrétaire général est exclu de l'organisation par une décision de la commission nationale de discipline depuis le mois de décembre 2004.” Cette déclaration a soulevé l'ire de deux ou trois autres membres du secrétariat qui ont alors invité les journalistes présents à "ignorer ces assertions", affirmant que "le secrétaire général, actuellement en mission à Relizane, est bel et bien en poste". Une indescriptible cacophonie s'ensuit, mais cela n'empêchera pas M. Houtia de préciser la démarche de son groupe : “Nous avons décidé d'œuvrer à redresser l'organisation.” Le mot est lâché, les “redresseurs” du FLN ont fait des émules y compris au sein d'une organisation qui, pensait-on, allait surtout s'inquiéter de son avenir après l'annonce de “la fin de la légitimité historique”. Cette annonce, malgré la qualité de son auteur, le chef de l'Etat en personne, ne semble préoccuper ni les fidèles du secrétaire général ni ses adversaires. L'enjeu, le seul enjeu, est de rester aux commandes pour les premiers, de les prendre pour les seconds. Du moins pour le moment. Au nombre de sept sur les douze membres que compte le secrétariat national, les partisans du “redressement” semblent bien partis pour l'emporter. Les statuts de l'ONM permettent, en effet, au secrétariat national de “geler les activités de n'importe lequel de ses membres, y compris le secrétaire général”, selon la lecture qui en a été faite par Bachir Houtia, qui s'affiche désormais comme l'animateur principal des “redresseurs Onec”. Les partisans de Houari Tayeb, quant à eux, veulent en découdre devant le conseil national et seulement devant cette instance qui reste “la direction légitime de l'Onec entre deux congrès”. Mais le hic, selon le chef des redresseurs, est que Houari Tayeb et ses proches ont tenté de réunir une session de ce conseil sans y parvenir car, révèle-t-il, “l'Administration ne leur a pas délivré d'autorisation”. Sans doute une façon de dire que ladite administration a déjà tranché en faveur de sa faction. Le ministère de l'Intérieur, dont l'arbitrage a été sollicité, confirmera-t-il un tel verdict ? “C'est acquis, nous avons agi dans le cadre des statuts”, assurent les adversaires du secrétaire général. “Attendons pour voir”, disent sans grande conviction ses partisans. En attendant, place à la cacophonie. Le FLN, la grande maison “redressée”, est passé par là. F. L.