Au deuxième jour de la session partielle du baccalauréat, alors que les candidats de la filière sciences expérimentales se sont présentés à l'épreuve de mathématiques, les perturbations de l'Internet se sont poursuivies. Ce qui a suscité l'irritation des citoyens et des opérateurs économiques dont les pertes occasionnées par cette coupure se chiffrent en centaines de millions par jour. Mais en dépit de ces désagréments, le département de Benghabrit préfère minimiser l'impact de ce black-out et se concentrer sur les conditions de déroulement de cette session de rattrapage du baccalauréat. "Au deuxième jour de ces épreuves, les candidats étaient à l'aise, parce qu'ils sont conscients que le ministère, en décidant de refaire cette session dans les filières touchées par la fraude, vise à réaliser l'égalité des chances entre les candidats", a indiqué, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Bouchakour Aïssa, un CES au ministère de l'Education nationale. Pour arriver à ce résultat qui donne matière à satisfaction pour ses auteurs, que n'a-t-on pas pris comme mesures destinées à empêcher la réédition du scénario de fraude massive constatée lors de la première session dont certaines plus impopulaires, voire préjudiciables à l'économie ? À commencer par la coupure de l'internet, dont pâtissent nombre de secteurs, qui, le cas échéant, soulignent à l'adresse des décideurs de ce pays qu'Internet n'est plus un gadget, mais un outil d'efficacité économique. Sans attendre le rétablissement total de la situation, des experts en économie et des opérateurs, chacun de son côté, évoquent des pertes par centaines de millions par jour dues à ces coupures qui ont touché l'ensemble du territoire national. L'économiste algérien, et non moins expert et consultant international, Moubarak Abdelmalek Serrai, fait état de grands problèmes occasionnés au niveau de toutes les entreprises algériennes ayant des relations avec l'étranger, à l'instar des banques qui sont reliées à des banques étrangères, consulats, organisations de commerces, etc. "Comment vont-ils leur expliquer la situation ?", s'est-il interrogé, estimant à 300 millions de dollars le montant des pertes financières. Mais, selon lui, "la grosse perte est l'image du pays" qui va accuser un sérieux coup, et les problèmes juridiques qui en découleront au niveau international. Pour les opérateurs de la téléphonie, les pertes vont se chiffrer à coup de milliards. L'expert en technologies de l'information et de la communication, Younès Grar, qui, en regrettant le recours des autorités à la solution de facilité, a, d'abord, suggéré que "s'ils s'y étaient pris à temps, ils auraient pu par exemple crypter les sujets et les imprimer dans chaque centre d'examen au lieu de les transporter depuis Alger vers les autres régions du pays". L'incidence financière d'une telle mesure du gouvernement, à travers les ministres de l'Education et de la Poste et des Télécommunications, se chiffre quotidiennement en une centaine de millions de dinars, et si l'on comptabilise les cinq jours de coupure, cela atteint le chiffre d'un demi-milliard de dinars pour toute l'Algérie. Et autant, sinon plus, pour les opérateurs de la téléphonie mobile. Ce cas d'espèce est présenté à travers les sites de vente en ligne, dont la principale activité s'effectue essentiellement par le Net, les obligeants à se mettre en veille en attendant le retour à la normale du réseau, en s'interrogeant qui va rembourser leurs pertes. AMAR R.