Le péage d'autoroute n'a jamais fait l'objet d'un ordre du jour au ministère des Transports et des Travaux publics, a indiqué, hier, Boudjemaâ Talaï, ministre des Transports et des Travaux publics. Par cette déclaration inattendue, le ministre a provoqué l'étonnement de plus d'un sur cette question sur laquelle l'Agence nationale des autoroutes met les bouchées doubles pour mettre en place les installations d'ici à 2017. Lors de sa visite hier à Blida et à Médéa pour s'enquérir de l'état d'avancement des travaux du projet de dédoublement de la route Chiffa-Berouaghia, le ministre a indiqué que vu la topographie complexe du projet, le coût a été réévalué pour atteindre 1 200 milliards de dinars, soit 1 milliard de dollars. Long de 53 km, le projet comporte 32 viaducs et 2 tunnels. "C'est un projet qui permettra de transporter 2 millions de tonnes de marchandises destinées pour l'Afrique. Le transport par voie terrestre est plus rentable en matière économique que l'aérien ou le maritime. Par voie terrestre, en six à sept jours, on peut atteindre un pays africain, mais par contre, par voie maritime, la marchandise mettra un mois pour arriver dans un pays africain", a argumenté M. Talaï pour qui l'autoroute Nord-Sud est plus rentable que celle Est-Ouest Le ministre a entamé sa visite par les 2 tunnels de La Chiffa, dans la commune d'El-Hamdania, où les travaux ont atteint des niveaux d'avancement satisfaisants, soit 1 650 ml et 2 700 ml réalisés. Le ministre a insisté auprès des responsables du projet pour accélérer le rythme de travail afin que les 2 ouvrages soient livrés avant la fin de l'année 2016. La livraison de la partie montagneuse du mégaprojet reliant Chiffa à Berrouaghia, dont les travaux ont été confiés à une entreprise chinoise, est susceptible de connaître des retards eu égard aux difficultés propres du projet compte tenu du relief, du nombre de tunnels et des ouvrages d'art qui le composent. À Cherrat, le ministre a inspecté les travaux du pont, d'une longueur de 1 800 ml et d'une hauteur de 76 m, dans la commune de Berrouaghia, où il a déclaré que son département s'apprête à lancer un programme de résorption des points noirs dans le but de réduire les accidents de la circulation. La transformation progressive du projet en autoroute, qui traversera du Nord au Sud le pays et qui, au-delà, ira vers les pays du Sahel, aura une importance stratégique dans la mesure où il sera de nature à fluidifier le trafic routier et à permettre de "booster davantage les échanges entre toutes les régions et favoriser la création d'activités économiques nouvelles". K. FAWZI/M. EL BEY