Il y avait foule d'hôtes en cette sahra du jeudi 23 juin, où l'ouast eddar de Dar El Aziza s'est avéré trop exiguë pour accueillir les convives à une soirée boqala autour du doux clapotis de la fouara (fontaine) du palais, sis à la rue Hadj-Omar (ex-Bruce) à Zoudj-Aïoune dans la Basse-Casbah. Donc, il s'en est fallu d'un tour de chants châabi du chanteur Tarek Difli, cet enfant de l'antique Cirta, pour qu'aussitôt l'étincelle de nostalgie illumina Dar El Aziza de la s'qifa (atrium) jusqu'au stah. Heureuse initiative comme du temps, où les femmes de la douéra se réunissaient pour le jeu de la boqala. Alors, et pour orner Dar El Aziza de b'waqel, la poétesse Fouzia Laradi, auteure du livre Soura mine El Casbah, Ed. Femmes en communication (une scène de La Casbah) déclama un bouquet de bouqalate, où il était question d'amour, de rêves et d'unions, salué illico par un standing ovation et une "salve" de youyous. C'est dire que l'esprit de tolérance y était, notamment à l'éloquence du poème Vingt ans, où l'auditoire s'était réconcilié avec le conciliabule entre la mère et sa fille autour de l'éphémère thème de jeunesse comme pour dire : "Ah si jeunesse savait, si vieillesse pouvait." Ainsi et tour à tour, Haouchine Rabah auteur du recueil de Beit El Q'sid gratifia l'auditoire d'un poème intitulé "El Casbah". Et puis vint l'instant tant attendu, où l'auteur de Caçba zemân, Kaddour M'hamsadji narra par devoir de mémoire le rituel de la boqala à l'assistance. Seulement, il en faut beaucoup plus qu'une soirée pour relater ce legs qui date de la nuit du temps, soit de l'époque de la course en Méditerranée, où les riverains des médinas côtières, dont la maman et l'épouse déclamaient des courts poèmes pour l'être cher. Organisée de concert par Lounis Aït Aoudia, président de l'association des ami(e)s de la rampe Louni-Arezki et le staff de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, l'Ogebc), "l'initiative se veut une invitation au grand public, voire une visite guidée dans l'intérieur de nos joyaux du patrimoine que nos concitoyens ne connaissent pas", a déclaré Nasroune Bouhil, le chargé de la communication auprès de l'OGBECF. Louhal N.