Un sommet de l'Union européenne, sans la Grande-Bretagne, aura lieu le 16 septembre prochain à Bratislava (Slovaquie), a annoncé hier le président du Conseil européen Donald Tusk au nom des 27 pays membres, affirmant que Bruxelles sera plus que ferme avec Londres dans les négociations au sujet de son accès au "marché unique". Cette annonce intervient après deux jours de discussions qui n'ont finalement pas permis aux membres de l'UE "de tirer des conclusions" sur la gestion de cette phase délicate de l'après-Brexit. "C'est pourquoi nous avons engagé une réflexion à 27 Etats et nous nous rencontrerons le 16 septembre à Bratislava pour poursuivre nos discussions", a expliqué M. Tusk. Bruxelles n'a pas encore digéré le vote britannique en faveur de leur sortie de l'UE et, visiblement, ce ne sera pas le cas du tout. Après l'attitude ferme du président de la Commission européenne Claude Junker qui a pressé Londres de hâter le pas pour concrétiser son départ de l'UE, c'est à Donald Tusk de se montrer sans concessions avec les dirigeants de la Grande Île, en prévision des négociations de sa sortie de l'organisation des 27. Tout en affirmant, en effet, son souhait de voir le Royaume-Uni demeurer comme "un partenaire proche à l'avenir", M. Tusk a déclaré toutefois que "l'accès au marché unique nécessite d'accepter les quatre libertés (fondamentales de l'UE, ndlr), y compris la liberté de mouvement. Il n'y aura pas de marché unique à la carte." Ce qui inquiète déjà les patrons de l'industrie automobile à Londres qui réclamaient hier la sauvegarde de leur accès au marché commun européen. "Notre industrie est profondément intégrée avec l'Europe... C'est la relation la plus importante que nous ayons", a souligné Mike Hawes, le directeur général de l'Association britannique des constructeurs et des vendeurs d'automobiles (SMMT). Le Royaume-Uni a produit 11,59 millions de voitures l'an dernier, dont près de 80% ont été exportées, en majorité, vers l'Europe. Par ailleurs, la tentative de l'Ecosse de négocier son adhésion à l'UE après le retrait de la Grande-Bretagne suscite un rejet catégorique de la part de l'Espagne qui craint pour son unité face aux indépendantistes catalans. "Le gouvernement espagnol s'oppose à ce que toute négociation soit menée avec quelqu'un de différent que le gouvernement du Royaume-Uni", a affirmé M. Rajoy lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'issue de la réunion des 27. La crainte d'un éclatement de l'UE devant la montée des nationalistes et des indépendantistes dans le Vieux continent met Bruxelles dans une situation difficile. Car, pour pouvoir rester à l'intérieur de l'UE, un pays comme l'Ecosse a déjà affiché son intention d'organiser un deuxième référendum d'indépendance du Royaume-Uni, après avoir voté à la majorité écrasante contre le Brexit. Lyès Menacer