Pression n Les dirigeants des pays de l'UE se retrouvent ce matin à Bruxelles sans le Royaume-Uni, pour tenter de tracer de nouveaux horizons à un projet européen ébranlé par le Brexit. Hier, Bruxelles et les dirigeants des 27 pays restants ont accepté de donner un peu de temps au Royaume-Uni pour déclencher formellement leur procédure de divorce effectif, tout en martelant qu'ils n'accepteraient pas d'attendre «des mois». La chancelière allemande, Angela Merkel, a aussi prévenu les Britanniques que leur relation future avec l'UE ne se ferait pas «à la carte», soucieuse d'éviter que le Brexit ne donne des idées à d'autres pays. La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, aura fait, de son côté, le chemin inverse vers Bruxelles, pour évaluer les chances de l'Ecosse de rejoindre l'UE en tant qu'entité indépendante. Cinq jours après le choc du «Brexit», les dirigeants européens ont concédé, hier, un répit au Royaume-Uni tout en l'avertissant que le temps est compté pour engager son divorce avec l'UE. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union reconnaissent «qu'un peu de temps est nécessaire pour que le calme re-vienne», a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk, à l'issue d'un dîner des 28 consacré au Brexit. Son homologue de la Commission, Jean-Claude Juncker, a insisté pour que Londres enclenche «aussi vite que possible» la procédure régissant sa future séparation. Le Premier ministre conservateur britannique n'a rien cédé sur ce point en répétant qu'il laisserait à son successeur au 10, Downing Street le soin d'activer la «clause de retrait» de son pays, l'article 50 du Traité de Lisbonne (2009). «La décision de faire jouer l'article 50 reviendra au prochain cabinet une fois qu'il aura déterminé le but poursuivi», a répété le Premier ministre conservateur britannique. Pour son ultime apparition à un sommet européen, David Cameron a défendu sa décision de convoquer un référendum : «Bien sûr que je regrette le résultat, mais je ne regrette pas d'avoir organisé le référendum, c'était la bonne chose à faire». «Ce que je ne comprends pas, c'est que ceux qui voulaient partir soient totalement incapables de nous dire clairement ce qu'ils veulent», a ainsi accusé Jean-Claude Juncker. A la peine depuis leur victoire surprise au référendum, les chefs du camp du Brexit ont commencé à rétropédaler sur des promesses phares de leur campagne. M. Cameron a plaidé à Bruxelles pour une «relation la plus étroite possible» entre Londres et l'UE une fois le divorce effectif, faisant valoir que les 27 autres Etats membres resteront «des voisins, des amis, des alliés, des partenaires». L'Union «est assez forte pour surmonter le départ de la Grande-Bretagne et pour continuer à aller de l'avant même à 27», a voulu rassurer la chancelière allemande, Angela Merkel.