En décidant de quitter l'UE, avec 51,9% de voix pour cette sortie de l'UE, les Britanniques provoquent un séisme mondial, en témoignent les plongeons des bourses aux quatre coins de la planète. Ce qui était redouté par toute l'Europe, à savoir une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a fini par se produire hier matin avec l'annonce des résultats du référendum sur cette question épineuse. Selon les résultats définitifs publiés, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit lors du référendum de la veille, marqué par une participation importante (72,2%). Ignorant les menaces de désastre économique brandies par le camp du maintien et les institutions internationales, les Britanniques ont préféré croire aux promesses de reconquête de leur indépendance vis-à-vis de Bruxelles, mais aussi à celle d'arrêter l'immigration en provenance de l'UE. Ils ont provoqué une véritable onde de choc non seulement sur le vieux continent, mais également à travers le monde. Il suffit de voir la réaction des marchés mondiaux, qui ont chuté d'environ 10% à leur ouverture avec des valeurs bancaires en déroute, pour mesurer la gravité des conséquences de cette décision des Britanniques. "C'est l'un des plus gros chocs sur les marchés de tous les temps", a estimé Joe Rundle, analyste chez ETX Capital. Outre le plongeon des bourses, la livre britannique a également chuté, d'où l'annonce de la Banque d'Angleterre de son intention de débloquer 250 milliards de livres (326 milliards d'euros). Tirant rapidement les conclusions des résultats de ce référendum qu'il a lui-même convoqué, alors qu'il est partisan du maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE, comme le montrait sa présence en première ligne pendant la campagne électorale, le Premier ministre conservateur David Cameron a annoncé sa prochaine démission lors d'une brève allocution devant le 10, Downing Street. "Les Britanniques ont pris une décision claire (...) et je pense que le pays a besoin d'un nouveau leader pour prendre cette direction", a déclaré David Cameron, en précisant qu'il resterait en place jusqu'à l'automne et la désignation d'un nouveau leader par son parti. Il a indiqué qu'il appartiendrait à son successeur de lancer la négociation avec l'UE sur le processus de sortie de son pays du club des 28, devenus désormais 27. La démission du Premier ministre pose la question de sa succession. Le chef de file conservateur de la campagne pro-Brexit, Boris Johnson, étant pressenti pour le remplacer. À moins que les cadres du parti Tory ne préfèrent une figure plus consensuelle à l'ex-maire de Londres, accusé d'opportunisme. Entré dans le bloc européen en 1973, le Royaume-Uni est le premier pays à le quitter après 60 ans de construction européenne. "C'est un jour triste pour l'Europe et la Grande-Bretagne", a réagi le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier. Le président français François Hollande s'est entretenu dès hier matin avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk. Les chefs de la diplomatie des 6 pays fondateurs de l'Union se réuniront aujourd'hui à Berlin. Quant au président du Parlement européen, Martin Schulz, il a évoqué le risque d'une "réaction en chaîne", alors que Donald Tusk a souligné que l'UE était déterminée à garder son unité à 27. Merzak Tigrine