La défense du groupe de presse El Khabar, qui s'est déconstituée individuellement, hier, devant le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, ne s'attend pas à un miracle s'agissant du jugement sur le fond de l'affaire, qui sera connu le 13 juillet. L'affaire du rachat d'actions du groupe de presse El Khabar par la société Ness-Prod, filiale de Cevital, sur une plainte du ministère de la Communication, sera tranchée dans le fond, avant les vacances judiciaires, par le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, à Alger. C'est ce qu'a fait savoir Me Khaled Berghel, membre du collectif d'avocats de la défense, contacté hier, par Liberté. "Le jugement sur le fond de l'affaire sera connu le 13 juillet. C'est selon nos prévisions. Le jour des plaidoiries, le 25 juin dernier, le juge de fond avait manifesté sa volonté d'en finir avec le procès avant les vacances judiciaires", a-t-il indiqué. La défense du groupe de presse El Khabar qui nourrissait, tout de même, quelques espoirs de voir le jugement reporté à septembre, soit après les vacances judiciaires, ne se fait désormais plus aucune illusion. "La date fixée pour que le rendu du verdict conforte notre décision de se déconstituer et se retirer de l'affaire. Nous ne nous attendions pas à un miracle. La décision a déjà été prise et le jugement est connu pour nous. Nous ne pouvons pas continuer à travailler et donc cautionner un jugement déjà pris", ajoute Me Khaled Berghel. En effet, le retrait du collectif d'avocats du groupe de presse El Khabar était le dernier recours de la défense. Soit une forme de protestation. Le 21 juin dernier, le collectif de défense s'est déconstitué devant la juridiction et une demande de retrait a été adressée à la chambre administrative du tribunal de Bir-Mourad-Raïs, avec accusé de réception. Le lendemain, soit le 22 juin, le collectif d'avocats a rendu public sa démarche. Le 29 juin, le juge en charge de l'affaire "a estimé que le retrait collectif n'était pas suffisant", selon toujours Me Khaled Berghel. "Le président de la chambre administrative nous a accordé une audience exceptionnelle pour aujourd'hui (hier), le 4 juillet, pour remettre nos lettres de déconstitutions individuelles. Chose désormais faite. Au tribunal, ils étaient d'ailleurs surpris de voir que nous avions pu réunir toutes les lettres de retrait individuelles en si peu de temps...", fait-il savoir. Interrogé sur le motif indiqué par les avocats d'El Khabar dans leurs lettres de déconstitutions respectives, Me Khaled Berghel a expliqué qu'ils ne sont pas tenus de le faire. "Nous n'avons pas d'explications à donner. Les motifs de notre retrait nous les avons rendus publics le lendemain de notre première déconstitution", a-t-il précisé. Pour rappel, le collectif d'avocats avait signifié le 22 juin dernier, lors d'une conférence de presse, qu'il était "vain de continuer à travailler sur une affaire sans issue", en raison du "non-respect de la loi", relevé par la défense. Depuis le début du procès, le collectif de défense comme beaucoup d'autres hommes de droit qui ont suivi l'affaire de près, ont affirmé que le ministère de la Communication n'avait pas la qualité de porter plainte pour l'annulation de la transaction. L'instance habilitée à le faire étant l'Autorité de régulation de la presse, décrétée en 2012 par le président de la République, et non installée à ce jour. Mehdi Mehenni