Presque tous les commerçants concernés par la permanence les jours de fête de l'Aïd ont ouvert leurs locaux aux clients à travers le territoire national. C'est du moins ce qu'avancent à la fois les pouvoirs publics et les différentes organisations activant dans le domaine. À l'issue d'une tournée d'inspection dans plusieurs communes et divers quartiers d'Alger au premier jour d'Aïd El-Fitr, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, semble satisfait quant au respect du programme de permanence pour les commerces et les unités de production. "Ce n'est pas facile de convaincre les commerces à ouvrir un jour de fête. Suite à cette visite, je suis ravi de voir l'adhésion des commerçants pour assurer l'approvisionnement des citoyens", déclare-t-il. Un constat partagé par d'autres associations qui reconnaissent, en effet, que les commerçants et les unités de production réquisitionnés étaient de service les jours de la fête. C'est le cas de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) qui, selon son président, Hadj Tahar Boulenouar, n'a reçu aucune réclamation de la part des consommateurs ou des citoyens dénonçant le non-respect du programme des permanences. Mieux, M. Boulenouar avoue que plus de 5 000 commerçants non concernés par l'instruction du ministre du Commerce ont préféré ouvrir leurs commerces pendant l'Aïd. "Ce sont généralement ceux dont les locaux se situent non loin de là où ils habitent", explique-t-il. Cela étant, Bakhti Belaïb terminera son évaluation "à la fin du long week-end pour avoir toutes les données des différentes wilayas du pays et savoir concrètement si les commerces ont adhéré à notre démarche". Dans le cas contraire, les contrevenants sont passibles de sanctions prévues par la réglementation en vigueur. Les transgresseurs verront, conformément à la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, leurs locaux commerciaux fermés pour une durée d'un mois, assortie d'une amende allant de 30 000 à 200 000 DA. Echaudés par les sanctions dont leurs confrères ont fait l'objet l'année dernière à cause d'une non-application de cette instruction ministérielle, les commerçants mobilisés ont décidé d'ouvrir leurs magasins et de se conformer à la loi. Au niveau national, quelques commerçants ont été réquisitionnés, faut-il le rappeler, dans le cadre du programme de permanence de l'Aïd visant à assurer un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation. Il s'agit de la mobilisation de 4 932 boulangers, 20 167 commerçants dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 7 711 dans des activités diverses, alors que plus de 5 000 agents de contrôle sur le territoire national sont déployés pour veiller au respect de ce programme. Outre Alger, où le nombre de commerçants réquisitionnés est de 5 409, d'autres wilayas sont également concernées par ce dispositif comme Blida (4 895 commerçants mobilisés), Annaba (2 355), Sétif (5 875), Oran (4 207), Saïda (3 188), Batna (3 857), Béchar (1 221) et Ouargla (2 269). Par ailleurs, les consommateurs déplorent la hausse subite des prix des viandes blanches et ceux des fruits et légumes les jours de la fête. Cela est essentiellement dû, indique le président de l'Anca, à une baisse de l'offre sur le marché. "Agriculteurs et producteurs n'ont pas travaillé les jours de la fête. L'on s'attend, toutefois, à un retour à la normale à partir de demain", affirme-t-il. B. K.