Au terme d'une démonstration de force, Serena Williams a pris sa revanche sur l'Allemande Angelique Kerber, samedi en finale de Wimbledon, pour conserver son bien et décrocher un 22e titre majeur, record à la clé. Foudroyée de bonheur, après la balle de match conclue au filet (7-5, 6-3), l'Américaine s'est laissé tomber sur la pelouse du "Centre court" avec le sentiment du devoir accompli. Elle est devenue l'égale de la légende allemande Steffi Graf, qui détenait jusqu'ici seule le record de titres dans l'ère professionnelle (depuis 1968). Ce 22e "Major", Serena Williams a dû persévérer pour l'obtenir. Il y a un an, après des victoires consécutives à Melbourne, Roland-Garros et Wimbledon, cet objectif, ainsi que le Grand Chelem sur une année, semblait à portée de main. Mais le rêve s'était évaporé en demi-finales de l'US Open. Après une longue pause pour récupérer et digérer cette immense déception, la cadette des sœurs Williams était repartie en chasse en début d'année. Mais Kerber, en finale de l'Open d'Australie, puis l'Espagnole Garbiñe Muguruza, en finale de Roland-Garros, avaient bloqué son compteur sur 21. L'Américaine, que l'on disait moins motivée par son sport, a fait taire ses détracteurs en s'imposant pour la septième fois dans le "temple du tennis", le terrain de jeu qui lui réussit le mieux en grand chelem. Elle a aussi égalé Steffi Graf en nombre de victoires à Londres et n'est plus qu'à deux longueurs du record absolu de Martina Navratilova. De Rio à New York C'est désormais un autre record qui va occuper son esprit, celui du plus grand nombre de trophées majeurs gagnés dans l'histoire, propriété de l'Australienne Margaret Court-Smith, 24 fois titrée de 1960 à 1973. La quête reprendra en septembre dès l'US Open, où elle tentera de s'imposer pour la septième fois. Avant, il y aura les JO, à Rio (5-21 août), où elle essaiera de s'offrir une deuxième médaille d'or en simple et une quatrième en double aux côtés de sa sœur aînée Venus. Si elle garde ce niveau, l'Américaine peut y prétendre. Elle a pilonné la défense de Kerber, n°4 mondiale, et de retour à la 2e place lundi, l'une de ses plus sérieuses rivales à l'heure actuelle. "J'ai tout essayé mais je n'ai rien pu faire", a souligné la gauchère de 28 ans, qui avait soulevé son premier trophée majeur à Melbourne en janvier. Serena Williams, avec son service efficace et sa puissance, était trop forte. Elle a pris le jeu à son compte, en trouvant une belle variété d'angles du fond du court et en n'hésitant pas à prendre d'assaut le filet. Dès son premier jeu de service, Kerber a dû sauver trois balles de break sous la pression de l'Américaine, qui s'encourageait à base de "come on !" (Allez !). Sous les yeux des célébrités du monde de la musique, Beyonce et Jay-Z (présents dans sa "box"), Serena Williams a réussi à faire caler la "mobylette" allemande dans le douzième jeu (7-5). Kerber a eu l'opportunité d'inverser la tendance dans le second set. Elle a obtenu une balle de break – la seule du match – à 3-3, mais Serena Williams l'a effacée avec deux aces, avant de faire craquer l'Allemande dans l'échange suivant pour garder les commandes (4-3). Kerber a alors mené 40-15 mais, à force d'hésiter, a commis des erreurs. L'Américaine en a profité pour breaker. Puis elle a bouclé le match en forçant davantage sur son service. Après la balle de match, elle pouvait s'écrouler sur l'herbe de Wimbledon et savourer ce nouveau succès en grand chelem. "Un 22e titre, c'est génial. Je me sens comme chez moi à Londres", a réagi l'Américaine qui ne va sans doute pas s'arrêter là.