Le cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) renoue avec la série de ses matinales en organisant demain à l'hôtel Hilton, à Alger, une rencontre consacrée à l'entreprise sous le thème : "Plaidoyer pour les réformes structurelles, de sa formulation, à l'engagement du plus grand nombre". Mahrez Aït Belkacem et Amel Belaïd, membres de Care et animateurs du projet "plaidoyer pour l'amélioration du climat des affaires" (cofinancé par le club Care et le Centre international pour l'entreprise privée), qui ont sillonné depuis plus d'un an et demi le territoire national pour aller à la rencontre de chefs d'entreprise dans les territoires locaux, "témoignerons d'une dynamique qui ne demande qu'à être écoutée". La chute brutale des prix des hydrocarbures et son impact sur l'économie algérienne met en exergue la réflexion lancée depuis plus d'une année par le club Care sur la nécessité d'élaborer un plaidoyer commun des réformes indispensables à mettre en œuvre pour entamer, enfin et de manière effective, le contrôle de la trop grande dépendance des exportations d'hydrocarbures. "La diversification de l'économie et le développement du tissu des PME est un leitmotiv répété inlassablement par tous les acteurs y compris étatiques, sans que des mesures concrètes soient implémentées de manière structurée à telle enseigne qu'il en perd en crédibilité", indique Care dans un communiqué de presse. "Le club Care n'a pas attendu que la chute des prix des hydrocarbures ait montré la fragilité manifeste de notre économie, pour attirer l'attention sur l'urgence de l'entame d'une réforme structurelle et structurante de notre économie afin de permettre la relance tant attendue d'une démographie significative des PME, contrainte par de nombreux freins juridiques, institutionnels et organisationnels", souligne le communiqué. C'est ainsi que Care considère que cette situation constitue l'occasion pour les entreprises et leurs représentations, organisées ou non, d'identifier un socle commun de réformes incontournables pour libérer l'économie de ses entraves et qui réunirait autour de lui le maximum d'acteurs économiques et sociaux. Pour le club Care, il ne s'agit ni d'unification formelle du patronat ni de recherche de représentation unique de l'entreprise. "Celle-ci est nécessairement multiple, dès lors que les intérêts sont diversifiés, spécifiques, régionaux, locaux et imposent, dès lors, la pluralité organisationnelle et structurelle. Mais cette pluralité n'exclut en aucun cas le travail en commun et l'adhésion à des plateformes plus efficaces pour porter des préoccupations et exigences communes", estime Care. "Pour atteindre un tel objectif, nous pensons au club Care que les plateformes, quelle que soit leur pertinence, ne sauraient être le fruit de laboratoires qu'on proposerait aux chefs d'entreprise qui n'auront plus qu'à les approuver ou à s'en exclure. Nous pensons, au contraire, que pour rencontrer l'adhésion indispensable à son succès, un plaidoyer doit émaner de ceux-là mêmes qui sont censés le défendre et en tirer bénéfice", ajoute le premier think tank algérien. Ce plaidoyer doit avoir pour ambition de générer de manière inclusive des propositions avec les acteurs (entreprises, experts, associations...). Il doit aussi rechercher à dresser des questions "angles morts" du débat dominant : les dimensions locales et les dimensions sectorielles. M. R.