L'industrie du ciment fait face à l'impératif de la réduction des émissions de CO2. Pour produire le clinker, principal composant du ciment, les fours doivent atteindre des températures supérieures à 1400 degrés. Conséquence : les cimenteries font partie des principaux producteurs de gaz à effet de serre (5% du CO2 au niveau mondial). Après le secteur de production de l'énergie, c'est l'industrie du ciment qui est la plus émettrice de CO2. Chaque année dans le monde sont coulés 3,4 milliards de tonnes de ciment. La Chine est le premier fabricant et consommateur de ciment. Elle est suivie par l'Inde, les USA et l'Iran. La production mondiale de ciment est estimée à 4 milliards de tonnes en 2013 soit 555 kilos de ciment par habitant et par an. Elle était de 3,3 milliards de tonnes en 10, soit + 9,2 % par rapport à 2009 (2,96 milliards de tonnes). Elle a doublé en 15 ans. Pour être compétitifs, les cimentiers installent généralement leurs unités de production à proximité d'importantes réserves de calcaire et d'argile qui offrent un accès aisé à une source d'énergie sûre. (Sources USGS ‘United States Geological Survey' et planetoscope). Bon à savoir aussi, après l'eau, le ciment est la ressource que nous consommons le plus. Depuis les années 90, l'industrie du ciment tente de réduire les émissions de gaz à effet de serre par l'utilisation de plusieurs techniques, soit dans la composition du clinker soit en additionnant des déchets ou de la biomasse pour la production de l'énergie. Certains instruments restent controversés comme le marché carbone européen. En mars 2016, le think tank spécialisé Sandbag (sandbag.org.uk), révèle que les grands cimentiers européens (Lafarge-Holcim, Heidelberg-Italcementi, CRH, Cemex et Buzzi Unicem) bénéficient d'un juteux volume de quotas d'émissions, mais en plus ils sont incités à émettre plus de gaz à effet de serre par un dysfonctionnement du marché qui leur permet de maintenir leur niveau historique (référence). "Même si au total, les émissions du ciment ont baissé en Europe depuis 2005, l'existence du marché du CO2 a littéralement empêché la décarbonisation du secteur", estiment les rédacteurs du rapport. R.S.