"Il a fallu l'intervention personnelle du chef de sûreté de wilaya en personne pour que l'on comprenne que le policier qui m'accusait avait inventé cette histoire de toutes pièces", rapporte notre confrère. Victime d'un coup monté par un policier dépendant de la sûreté de wilaya, le directeur de rédaction du quotidien Essarih, Khemici Ghanem, a été interpellé et traîné de force au commissariat central d'Annaba où il a été malmené durant de longues heures, avant d'être relâché avant-hier. Selon notre confrère, qui se dit visé par une sordide cabale, le policier en question l'aurait abordé, dimanche à 13h, au moment où il rejoignait le siège du journal, situé en centre-ville et l'aurait invité à le suivre jusqu'au commissariat, sans pour cela lui indiquer les raisons de son arrestation. Réagissant à cette interpellation injustifiée, d'autant plus que le policier s'était présenté seul, Khemici Ghanem a refusé d'obtempérer, exigeant une convocation en bonne et due forme ou, à tout le moins, un mandat d'amener signé par le parquet. Le journaliste affirme que devant son attitude ferme, le policier aurait alors utilisé le numéro vert pour appeler du renfort, en le présentant comme un suspect, qu'il avait l'intention d'arrêter pour trafic de stupéfiants, allant jusqu'à sortir de sa propre poche et à exhiber un certain nombre de plaquettes de kif. Solidaires avec leur collègue et pensant certainement avoir affaire à un délinquant, les policiers auraient alors traîné de force Khemici Ghanem jusqu'à leur véhicule, l'insultant vertement et lui assenant des coups de pied et de poing, sans égard à son âge et surtout son infirmité, explique encore ce dernier. "Les éléments de police ont fait montre d'une brutalité extrême à mon égard au commissariat central. Ils voulaient m'obliger à tout prix à reconnaître que j'étais en possession de stupéfiants. Il a fallu l'intervention personnelle du chef de sûreté de wilaya en personne pour que l'on comprenne que le policier qui m'accusait avait inventé cette histoire de toutes pièces et que la vérité soit rétablie. Pressé de questions par son responsable, cet élément indigne des forces de l'ordre a fini par reconnaître qu'il n'avait rien à me reprocher", rapporte notre confrère, soulagé de s'en tirer à bon compte. Nous apprenons, par ailleurs, que son bourreau a été arrêté pour faux témoignage et qu'il a été placé en détention préventive pour faux témoignage et maltraitance envers un citoyen. On ne sait toujours pas encore les raisons qui ont poussé le policier à poser ce traquenard à ce journaliste qui est aussi un élu au sein de l'APW d'Annaba. À signaler que cette affaire aux relents de scandale a provoqué un vif émoi à Annaba et qu'un sit-in de protestation et de soutien à notre confrère, auquel ont participé les membres de la corporation, aux côtés de ceux du mouvement associatif local et des élus, dont le président d'APW et d'APC d'Annaba, a été organisé sur le parvis du théâtre régional Azzedine-Medjoubi. A. Allia