Le président de l'Association de protection de la race ovine Hamra révèle que le déclin de la race, qui a reçu la médaille de la meilleure race ovine au monde en 1939 pour la haute qualité gustative de sa viande, remonte à la période coloniale où plus d'un million de têtes ont été exportées vers la métropole. Il dit détenir des documents authentiques, qui attestent cette version. En marge d'un atelier, organisé récemment sur le propos, des experts ont relevé que le patrimoine génétique de la Rouge du Roussillon, qui jouit d'une protection de la part des instances agropastorales françaises, serait issu du mouton Hamra, dont il ne reste en Algérie que 600 têtes de pure souche et quelque 250 000 moutons croisés. Pour encourager l'élevage de la Hamra et reconstituer la race, les associations d'éleveurs et des consommateurs comptent organiser, durant la prochaine fête de l'Aïd el-Adha, une séance de dégustation qui verra la participation des grands chefs de la gastronomie afin de confirmer que la viande du mouton Hamra possède des qualités gustatives meilleures que celle du mouton d'Ouled Djellal, plus cher bien que le sujet pure race soit rare et dont le goût est altéré par une alimentation inadaptée. Il semblerait que deux autres races ovines algériennes, qui étaient exploitées pour leur laine (la Berbère et la Taâdmith), ont été également massivement détournées vers l'Europe au début du siècle dernier.